Al Pacino, le top 10 de ses interprétations

On revient sur la carrière de Al Pacino, ce grand acteur qui a traversé toutes les époques, travaillant avec les meilleurs réalisateurs tout en devenant une icône populaire immuable malgré la baisse de régime entamée au tournant des années 2000-2010. Voici ses dix meilleures interprétations selon l’avis du rédacteur.

10. L’ASSOCIÉ DU DIABLE de Taylor Hackford (1997)

Son rôle, Al Pacino ne le voulait pas (voir l’article ici). En roue libre, complètement cinglé lors d’une séquence épique, génialement drôle, terriblement folle, l’acteur traverse ce film plus profond qu’il n’y paraît par une interprétation diabolique (sans jeu de mots). L’ASSOCIE DU DIABLE marque également la fin de l’époque dorée de sa démente carrière qui déclinera lentement au fil des années malgré quelques rebonds inattendus. 

9. THE IRISHMAN de Martin Scorsese (2019)

Projet fou de Martin Scorsese qui s’étire sur plus de 3h30, THE IRISHMAN est un film hors normes, déplaisant, lent et mal aimable. Le cinéaste n’a pas fait l’unanimité à l’instar de ce choix qui était de ne pas faire appel à des doublures plus jeunes pour les scènes se déroulant dans le passé. Un débat sans fin que l’on ne peut pas avoir sur la performance sous amphétamines de Pacino que l’on n’avait plus vu aussi impliqué depuis des lustres. Un pur bonheur de cinéphile pour un film qui replonge justement dans notre mémoire cinématographique pour en tirer les plus beaux souvenirs. 

8. DONNIE BRASCO de Mike Newell (1997)

Presque touchant ici, Al Pacino est autant dans la transmission que dans le savoir-faire. Ce genre de rôle, il les connaît par coeur et les interprète sans fausse note. Pourtant, en le revoyant, on peut se dire qu’il y a une forme de mélancolie dans son regard, cette sensation que cette folie est sur le point de passer. La même année, il y aura donc eu deux Al Pacino, comme les deux côtés d’une même pièce. Le film, lui, est vraiment superbe (avec une mention spéciale à Johnny Depp, parfait en fils spirituel du personnage incarné par Pacino).

7. LE TEMPS D’UN WEEK-END de Martin Brest (1992)

Dans ce joli film où Pacino joue un colonel retraité irascible et taciturne, il y a quelques séquences mémorables dont un monologue final absolument sublime qui fonctionne comme un condensé du talent pur de la star avec un oscar à la clé. Un oscar mérité, mais qu’il aurait déjà dû obtenir depuis quelques années. Peut-être pas récompensé pour le meilleur film dans lequel il a joué, mais son interprétation mérite incontestablement cette distinction.

6. L’IMPASSE de Brian de Palma (1993)

Ce film de Brian de Palma est un chef-d’oeuvre, le dernier de son auteur. Pour l’occasion, il retrouve Al Pacino, dix ans après SCARFACE (voir plus loin). L’acteur y est brillant en ancien trafiquant de drogue qui tente de retrouver une vie normale après sa sortie de prison. Le terrible engrenage qui s’ensuit est passionnant tandis que l’on voit la lente chute d’un homme incapable de se débarrasser du passé. Pourtant, dans les yeux de Pacino, la lueur d’une vie meilleure brille et touche. Et c’est certainement l’un des plus beaux (et poignants) éléments du film. 

5. HEAT de Michael Mann (1995)

Un face-à-face de légende avec son acolyte de l’époque, Robert de Niro. Deux géants pour l’un des meilleurs thrillers de l’Histoire. HEAT est un film aussi brut qu’implacable, se terminant par une confrontation devenue culte. Les deux stars bouffent la pellicule de leur incommensurable talent et notamment dans cette séquence de duel à l’intérieur d’un café, sommet d’inventivité cinématographique. Malgré tout, je trouve que Pacino en lieutenant déterminé est un cran au-dessous sur ce coup là, Robert de Niro prenant in extremis l’avantage en gangster rempli de désillusion. 

4. UN APRES-MIDI DE CHIEN de Sydney Lumet (1975)

Dans ce rôle d’un braqueur homosexuel, Al Pacino dépasse les frontières. Les frontières de ce qui est possible. En 1975, il est difficile de s’imaginer une grande star incarnée un personnage ouvertement gay ! Hanté par son rôle, transcendé par cette force qu’il maintient constamment à flot, Pacino est époustouflant dans un film qu’il l’est tout autant. Inoubliable.

3. SERPICO de Sydney Lumet (1973)

Dans ce rôle de marginal au regard fiévreux, Al Pacino est hallucinant d’intensité dans un film qui l’est tout autant. Le grand Lumet orchestre son intrigue avec un sens du rythme implacable qui prend aux tripes jusqu’au dénouement. Ce rapport presque animal que Pacino entretient avec la caméra prend toute sa démesure dans cette oeuvre hors normes. Nommé à l’oscar, mais obligé de s’incliner face à Jack Lemmon pour SAUVER LE TIGRE. Mouais.
 

2. LA TRILOGIE DU PARRAIN de Francis Ford Coppola (1972-1990)

Dans l’imagerie collective, le parrain c’est Marlon Brando. Mais le vrai parrain, c’est lui, Michael Corleone que l’on suit tout au long de la trilogie monstrueuse (la plus grande de l’Histoire ?) réalisée par Coppola. D’observateur à véritable leader, Michael évolue sous nos yeux alors que le talent de Pacino se fait de plus en plus grand. Le deuxième volet restera son opus le plus grandiose où, en un seul regard (sa plus grande force), il foudroie son interlocuteur autant que le spectateur, scotché par un charisme terrassant. 

1. SCARFACE de Brian de Palma (1983)

Parfois, un seul rôle définit votre carrière. Certes, Al Pacino n’est pas uniquement Tony Montana, mais sa légende il la doit en partie à ce malfrat parti de rien pour devenir un baron de la drogue dans tout ce que ça comporte de décadence et de fascination. L’un des plus grands films de gangsters de tous les temps dominé par une star à son apogée, littéralement hanté par les ambitions du Scarface, Tony Montana. Le sommet de la pyramide.

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