Ad Astra, l’odyssée SF de James Gray

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Très attendu à sa sortie en 2019, AD ASTRA n’aura pas plu à tout le monde. Doté d’un budget de 90 millions, le film est assez hors normes dans le paysage audiovisuel actuel avec son scénario original qui ne recherche pas le spectacle, mais qui approfondit une question existentielle de l’humanité : sommes-nous seuls ?

Une quête qui représente le fil rouge et l’argument SF du film, mais pas sa véritable dimension humaine. On peut aussi le voir comme la quête d’identité d’un fils retrouvant son père et qui désire se retrouver lui-même. James Gray se saisit d’un genre pour l’emmener vers ses propres envies de cinéma et trouve une résonance avec son précédent long, LOST CITY OF Z où un père partait à la recherche d’un absolu. Ce besoin vital de découverte alors qu’il aimait profondément sa famille. AD ASTRA pourrait presque être la continuation de ce père qui tourne le dos à sa vie familiale pour découvrir le sens profond de l’humanité. 

Passé une séquence d’introduction impressionnante (et photoréaliste), le scénario se noue à la grande tragédie familiale lorsque Roy McBride (Brad Pitt) apprend par ses supérieurs que son père est probablement vivant, lui qui est parti pour une mission spatiale depuis de longues années. Cette nouvelle bouleverse McBride et il entame alors un voyage qui va l’emmener aux confins de l’espace. Il est certain que de nombreux spectateurs ont été déstabilisés par ce film, surtout ceux qui s’attendaient à un long-métrage de science-fiction dopé aux effets spéciaux. Pas que certaines séquences ne soient pas impressionnantes (dont une poursuite sur la Lune haletante), mais là n’est pas le but de James Gray qui se sert des effets visuels pour nourrir son récit. Ainsi, ce dernier est d’une tristesse absolue, dominé par un poids émotionnel très lourd.

L’interprétation grandiose de Brad Pitt y est forcément pour beaucoup tout comme la merveilleuse bande originale composée par Max Richter. AD ASTRA est un film hors du temps qui cherche

à questionner notre soif de connaissances, mais qui nous montre que l’humain ne changera pas malgré les découvertes (comme ce centre commercial ouvert sur la Lune). Ne répondant à aucune contingence commerciale, étant le pur projet de son auteur, AD ASTRA est une réussite de plus pour James Gray qui confirme son statut de réalisateur important de notre époque. 

Sans surprise, le film a beaucoup de mal à être rentable et dépasse à peine les 126 millions de dollars de recettes. La France lui a réservé un bel accueil (1 039 973 spectateurs réunis), mais de nombreux spectateurs ont été rebutés par le style contemplatif du long-métrage. Ce dernier mérite néanmoins une seconde chance pour ceux qui n’ont pas adhéré. 

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