The revenant, le film de l’Oscar pour DiCaprio

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Et soudain, ce fut la récompense suprême, tant attendue. Plus de deux ans après la sortie du LOUP DE WALL STREET, pour lequel on pensait bien qu’il la remporterait, Leo revenait avec THE REVENANT, un survival en nature hostile réalisé par un cinéaste qui n’a peur de rien.

Un véritable pari

Gonzalez Innaritu, réalisateur de BABEL et de BIRDMAN, s’est lancé dans une vraie aventure. Un projet qu’il porta durant cinq ans et qu’une personne a permis de réaliser : Leonardo DiCaprio, peut-être la seule star au monde qui garantit le succès à votre production, si risquée soit-elle. Franchement, sans ce coup de pub, qui investirait 135 millions de dollars dans un film de 2h36 sur un homme seul face à la nature ? Personne et il aurait raison. Les risques financiers seraient énormes voire suicidaires. Filmé à l’état naturel, sauvage, sans artifice (ou presque), l’histoire sur Hugh Glass, célèbre trappeur américain, est incroyable. Incroyable de souffle, de virtuosité, d’intensité.

La pré-production fut assez compliquée. Pour imprégner cette idée de puissance naturelle, il fallait des décors et des paysages capables de paraitre assez rudes à l’écran pour figurer le grand Ouest américain. Inarritu mis plusieurs mois pour trouver les lieux idéaux. Une fois cette mise en place installée, DiCaprio était conscient du défi à relever, lui-même ayant eu vent de l’histoire narrée. « Je connaissais le scénario qui tournait depuis pas mal de temps à Hollywood. Lorsque Alejandro est arrivé, il y a ajouté une dimension spirituelle. ». Ce dernier a notamment retravaillé son personnage, Glass. « Il a fait un énorme travail d’introspection. Ce n’est pas un film de vengeance classique. ».

Un tournage épique

On a cette impression que le tournage fou de ce film se répercute totalement à l’image. Prévu pour durer 80 jours, il dura plus de neuf mois ! L’équipe a démarré les prises de vues avec l’incroyable bataille du début. « Ce fut un sacré challenge. » admis DiCaprio. Will Poulter, qui incarne Jim Bridger, l’affirma également. « C’était une véritable chorégraphie ! On a d’abord passé deux semaines à répéter la scène. On devait être très précis dans les mouvements car on tournait en plan-séquence avec des objectifs grand angle et tout devait être synchrone.« .

Malheureusement, le tournage doit être interrompu : impossible de tourner la moindre séquence de neige au Canada. Le Chinook, ce vent sec et chaud des Rocheuses, fait fondre la neige. Durant ce laps de temps, une équipe se met à la recherche d’un lieu où tourner tandis que des rumeurs commencent à jaillir. Il semblerait que le tournage soit un désastre où même les conditions de sécurité ne sont pas assurées. Le studio gère la crise pendant qu’il débourse 50 millions de dollars de plus pour la fin des prises de vues. DiCaprio fera de nombreuses déclaration sur ce tournage, soulignant le fait qu' »il avait souffert d’hypothermie » ou encore qu’il « avait mangé du foie de bison cru« . Quoiqu’il en soit, une telle aventure reste peu commune dans le cinéma américain contemporain.

L’Oscar tant attendu

Evidemment, THE REVENANT a changé la carrière de son acteur principal que l’on sent plus apaisé aujourd’hui, plus tranquille par rapport à la récompense qui lui manquait : l’oscar. Le boycott évident de l’industrie à son égard en était ridicule. On pourra

toujours débattre sur le fait que ce n’est certainement pas  pour son meilleur rôle qu’il a obtenu la récompense (mais c’est déjà arrivé beaucoup de fois dans l’Histoire). Evidemment, il est génial en Hugh Glass, très physique, ressort ses instincts primaires, se déchaîne dans une souffrance physique que l’on ressent constamment. Le seul problème c’est qu’il frôle parfois le surplus, le trop-plein. Heureusement, il ne tombe jamais dans le mauvais goût. Il peut compter sur son cabotin de partenaire, Tom Hardy, qui, lui aussi, impose une interprétation musclée et brutale.

THE REVENANT fut un grand succès en rapportant 529,2 millions de dollars de recettes pour 135 millions de budget. Une anomalie pour un film de près de trois heures qui n’est ni rattaché à une franchise, ni dans un genre des plus populaires (pas de fantasy, pas de SF, pas de fantastique). Mais l’atout majeur reste sa star, probablement l’une des dernières qui peut encore ramener les spectateurs en salles grâce à son seul nom. Pas un mince exploit. 

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