Quantum of Solace, dérapage et pyrotechnie

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Après le carton de CASINO ROYALE, une nouvelle ère était bien lancée avec Daniel Craig dans le rôle principal. Doté d’un budget de 200 millions de dollars, QUANTUM OF SOLACE est conçu comme une suite directe du précédent dans lequel Bond opère sa propre vendetta.

Dès la première séquence, on comprend rapidement ce que le cinéaste Marc Forster a en tête. Son épisode sera semblable, esthétiquement, à celui d’un JASON BOURNE. La caméra tremblante, le montage haché, l’action sur-découpée qui en devient presque illisible. Tous ces éléments sont réunis dans ces cinq minutes de course-poursuite qui filent déjà la migraine.

QUANTUM OF SOLACE est un peu l’antithèse de CASINO ROYALE et fait même un peu tâche parmi tous les épisodes avec Daniel Craig. Sa direction artistique laisse à désirer et les effets visuels ne sont pas toujours bien réussis. Malgré tout, il fonce à cent à l’heure et on n’a pas le temps de s’ennuyer une seule minute. Seulement voilà, ce James Bond est méconnaissable par rapport à celui qu’on a découvert dans CASINO ROYALE. Sa psychologie est reléguée au second plan tandis que son environnement reste froid et distant, remplacé par les manigances politiques de personnages antipathiques. Mathieu Amalric se démène en bad guy, mais son espace de jeu est restreint par un scénario qui se contente d’aligner les poncifs.

La vendetta de Bond est agitée dans tous les sens, sans qu’on ne comprenne vraiment en quoi elle consiste. Le complotisme qui l’entoure est, en revanche, assez intéressant puisqu’il révèle déjà, en creux, l’émergence du SPECTRE. Si le scénario a beaucoup de mal à équilibrer ses intrigues, c’est aussi en raison de la terrible grève des scénaristes qui a sévi à partir de novembre 2007. Même si elle n’excuse pas tout, cette grève a impacté de nombreuses productions à l’époque.

En somme, difficile de tenir en estime ce QUANTUM OF SOLACE qui se révèle être un Bond mineur. Reste un Daniel Craig toujours

aussi puissant ainsi que la prestation d’Olga Kurylenko qui hérite d’un personnage assez pertinent et qui tranche avec la James Bond girl classique. Bien sûr, quelques scènes d’action sont efficaces, mais on était en droit d’attendre beaucoup mieux après le génial CASINO ROYALE.

Ces défauts n’ont pas empêché le film de cartonner au box-office. Avec 586,090 millions de dollars de recettes mondiales, il est même tout près de dépasser le précédent (qui avait terminé sa carrière à 594 millions).

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