Dune, une épopée SF dantesque

Publicités

S’attaquer au monstre littéraire qu’est le cycle DUNE est une véritable gageure. Un cinéaste aussi talentueux que David Lynch s’y est d’ailleurs cassé les dents. La vision de Frank Herbert est monumentale et méritait une totale compréhension (et passion) de la part du réalisateur qui allait s’atteler à une telle tâche.

Denis Villeneuve est un adepte du roman et désirait mettre en scène sa propre vision de l’histoire. Le projet est forcément dantesque et doit se découper en deux parties. La première couvre les deux tiers du roman initial et se doit de poser patiemment les nombreux enjeux du récit.

Avec ses longs plans contemplatifs et les basses puissantes de Hans Zimmer, DUNE est un envoutant voyage aux confins d’un univers passionnant. Ne reniant pas son style afin d’offrir un blockbuster « conventionnel », Denis Villeneuve décide d’instaurer sa propre vision et son propre rythme, quitte à déstabiliser certains spectateurs. Tout comme il l’avait fait avec BLADE RUNNER 2049, il privilégie une dynamique pesante, sans véritable effusion. Il remplit ses plans d’une puissance d’imagerie rare tout en découpant précisément son montage. DUNE ressemble alors à un long rêve qui mélange le passé, le présent et le futur. Les voix dans l’ombres, le regard lointain d’un Timothée Chalamet très convaincant en Paul Atréides ou encore les visions d’un avenir incertain remplissent notre horizon. Celui-ci baigne dans une bande-son parfaitement travaillée par Hans Zimmer qui retrouve là une certaine densité après quelques travaux un peu décevants.

Ce parti-pris empêche parfois Villeneuve de rendre ses séquences d’action mémorables. Sous certains aspects, cette première partie de DUNE ressemble étrangement au premier SEIGNEUR DES ANNEAUX, à cette façon qu’ont Peter Jackson et Denis Villeneuve de rendre leur odyssée aussi onirique qu’élégiaque. Mais Jackson est parvenu à rendre ses batailles inoubliables et totalement épiques. Ici, la coupe est souvent trop rapide et le souffle de la séquence ne possède pas l’espace nécessaire pour prendre de l’ampleur. C’est dommage car on ressent bien toute la puissance cinégénique de chaque plan.

Pour les amoureux du roman, DUNE est très fidèle hormis quelques inévitables modifications. On peut regretter que certains personnages soient un peu sacrifiés, comme le docteur Yueh qui aurait mérité un meilleur développement ou encore l’excellent

Gurney Halleck (joué par l’impeccable Josh Brolin). Mais Villeneuve retranscrit parfaitement l’aspect « omniscient » du narrateur et dépeint à l’écran les émotions froides et neutres des protagonistes. Un équilibre qui semblait impossible à trouver, mais qui est pourtant acquis. L’idée de couper le roman en deux laissent forcément un goût d’inachevé, mais il était impensable de condenser l’histoire en un seul film. Un mal pour un bien (enfin, je l’espère, tout dépendra du succès de cette première partie !).

AVIS GLOBAL : Une adaptation puissante du roman de Frank Herbert, respectueuse et esthétiquement sublime. Denis Villeneuve impose sa vision et nous offre un voyage SF onirique et fascinant.

NOTE :

Note : 4 sur 5.

DUNE

Un film réalisé par Denis Villeneuve – 2h35

Actuellement disponible en VOD sur Rakuten Tv.

Une réponse à « Dune, une épopée SF dantesque »

Laisser un commentaire