Cette semaine est sorti dans les salles ce drame mis en scène par Nadav Lapid. Ce dernier avait réalisé trois films percutants auparavant avec LE POLICER en 2011 (qui remporta le prix du jury au festival de Locarno), L’INSTITUTRICE en 2014 et le magnifique SYNONYMES en 2019, Ours d’Or à Berlin. Cette année, il revient
avec un film en colère qui relate son propre état d’esprit envers son pays.
LE GENOU D’AHED raconte l’histoire de Y. (Avshalom Pollak), un cinéaste israélien qui arrive dans un village reculé au bout du désert pour la projection de l’un de ses films. Il y rencontre Yahalom (Nur Fibak), une fonctionnaire du ministère de la culture, et se jette désespérément dans deux combats perdus : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère.
Ce film a une origine bien précise et fait écho à un événement troublant qui s’est déroulé en Cisjordanie, il y a maintenant trois ans. Celui-ci est centré sur Ahed Tamimi, une adolescente palestinienne contestataire. Elle et sa famille habitent dans un petit village de Cisjordanie. Elle est née et a grandi sous occupation israélienne. Quand un groupe de soldats a voulu entrer dans sa maison, elle a giflé l’un d’eux et a été arrêtée puis emprisonnée pendant neuf mois. Son histoire a défrayé la chronique et a forcément divisé l’opinion. D’un côté, pour les Palestiniens, c’est une héroïne. De l’autre, pour les Israéliens, c’est une terroriste. De ce fait, un député israélien a appelé, sur Twitter, à tirer dans son genou afin de la rendre handicapée. Une histoire hallucinante.
Comme un cri de rage, LE GENOU D’AHED est un geste de cinéma instinctif, qui parle d’injustice, mais aussi de peine. Une peine contenue par le cinéaste, devenu persona non grata en son pays. Il fut récompensé par le prix du jury au dernier festival de Cannes.
LE GENOU D’AHED est actuellement disponible dans les salles de cinéma, dsitribué par PYRAMIDE FILMS DISTRIBUTION.
La bande-annonce est disponible ci-dessous.
