La série B, l’histoire d’un genre à part

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Souvent employée un peu partout (et pas forcément toujours bien définie), la série B est apparue à Hollywood lors de la crise de 1929. Ce sont les exploitants américains, inquiets de la chute de la fréquentation (50% de moins entre 1930 et 1933) qui inventent le double programme pour faire revenir le public dans les salles. Très vite, le succès est au rendez-vous.

L’expression « série B » regroupe beaucoup de choses. Tout d’abord le film B, en complément de programme, d’une durée comprise entre 60 à 70 minutes, production à petit budget tournée en peu de jours, sans vedettes. Voici la véritable origine du film dit de « série B » et, par nature, sa définition. Ensuite, le film B peut tourner autour d’un héros (Zorro, Charlie Chan), objet de plusieurs épisodes, idée que la télévision reprendra à son compte. Pour finir, il y a le serial, feuilleton à épisodes d’environ vingt minutes, proposé chaque semaine en salles.

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Le cinéma B est un cinéma de genre. Si on tourne dans les années 1930 beaucoup de westerns, la production se diversifie dans les années 1940 pour renouveler le fantastique et le film noir. Aux studio RKO, par exemple, où le producteur Val Lewton et le grand Jacques Tourneur lui donnent ses lettres de noblesse. Notamment avec LA FELINE, un film n’ayant coûté que 130 000 dollars et qui un sommet du film d’angoisse. Tout en suggestion et plus de soixante-dix ans après sa sortie, ce film est toujours aussi terrifiant. Un acte de renaissance qui va donner lieu à une nouvelle vivacité du récit, une fulgurance dans la mise en scène et un rythme nouveau qui va peu à peu plaire énormément au public. Ayant peu de moyens, les cinéaste suggèrent plutôt que montrer. Ils utilisent la profondeur de champ ou le plan-séquence pour condenser un maximum de personnages et d’action au sein d’une unité de temps et d’espace.

Après une décennie de gloire (notamment en France, très appréciée), la série B va peu à peu décliner à cause d’une invention pouvant produire des séries : la télévision. Plus tard, ce sont les blockbusters ou film à gros budgets qui vont réinventer le cinéma. LES DENTS DE LA MER, dans le fond, est une série B qui a changé d’envergure avec son succès et son statut. Aujourd’hui, elle est encore présente notamment dans les films d’horreurs, tournés avec des budgets faibles et des acteurs souvent inconnus ainsi qu’un maximum de suggestions. Beaucoup moins dans les films d’action, qui sont plus dans la surenchère.

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