David Fincher, le top de sa filmographie

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En quelques films, David Fincher a acquis une aura hallucinante au gré d’une oeuvre sombre et crépusculaire qui sait montrer l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus affreux ou, parfois, de plus beau. En onze films, l’ancien réalisateur de clips a fortement marqué le cinéma contemporain. On revient sur l’ensemble de sa carrière avec un classement de sa filmographie, du pire au meilleur long-métrage.

11. ALIEN 3 (1992)

Le seul film que le cinéaste rejette. De son propre aveu, il ne le considère pas comme son propre long-métrage, les producteurs

ayant eu un contrôle absolu sur chaque recoin du scénario. Des imbroglios hallucinants ont parsemé le parcours de ce troisième volet (on vous conseille de les lire). Ils ont accouché d’un film malade, rempli d’idées dantesques, mais qui ne parviennent jamais à réellement transpercer l’écran. Reste qu’avec son style froid et ténébreux, le jeune cinéaste qu’il était à l’époque parvient à instaurer une ambiance très sombre rehaussée par la présence puissante de Sigourney Weaver. 

10. PANIC ROOM (2002) 

Après le bide de FIGHT CLUB, David Fincher désire se « refaire » avec un petit thriller classique que SONY achète à prix d’or au scénariste David Koepp pour 5 millions de dollars. PANIC ROOM est un film effectivement convenu. Il devient malgré tout le terrain de jeu de Fincher qui s’essaie à quelques plans numériques impressionnants. Tendu et porté par l’interprétation de Jodie Foster, il reste encore aujourd’hui l’un des plus appréciés du cinéaste par le grand public. Rien d’étonnant…

9. MANK (2020)

Souffrant d’un rythme inégal, le dernier film du réalisateur est probablement celui envers lequel j’ai le moins d’affection. MANK a d’ailleurs beaucoup divisé. Je respecte totalement l’avis de ceux qui ont adoré car il y a beaucoup à aimer dans ce film (l’interprétation de l’ensemble du casting, la direction artistique, la mise en scène, la plongée dans le milieu du cinéma). Mais même en le visionnant trois fois, je ne rentre jamais réellement dedans. Reste qu’il faut garder un minimum d’objectivité et reconnaître le bon travail derrière MANK. 

8. MILLENIUM, LES HOMMES QUI N’AIMAIENT PAS LES FEMMES (2011)

Ce devait être la première franchise du cinéaste. SONY lui offre un beau budget de 90 millions de dollars pour mettre en scène l’adaptation US du best-seller écrit par Stieg Larsson avec Daniel Craig en tête d’affiche. Loin d’être mauvaise, cette nouvelle version reste moins viscérale que la précédente portée par Noomi Rapace et, fondamentalement, n’apporte toutefois rien de nouveau. Tentant le grand écart entre l’aspect sombre de l’histoire et la possibilité de toucher un plus grand public, MILLENIUM ne touche aucune cible et se plante au box-office, ne récoltant que 232 millions de dollars. Finalement, Fincher n’obtiendra pas sa propre franchise.

7. ZODIAC (2007)

Parfois très long, ZODIAC compose une partition qui va crescendo jusqu’aux dernières minutes d’une maitrise affolante. David Fincher rassemble également un superbe casting : Jake Gyllenhaal, Robert Downey Jr, Mark Ruffalo, Anthony Edwards et Brian Cox. De cette célèbre histoire du tueur du zodiaque, le cinéaste en tire un solide thriller assez atypique qui tranche avec son précédent film (PANIC ROOM) et son futur qui sera l’émouvant BENJAMIN BUTTON. ZODIAC reste peut-être le film le plus confidentiel de la carrière du cinéaste (ou celui le moins reconnu).  

6. THE GAME (1997)

Avec ce film retors jouant sur notre imagination, Fincher emmène le spectateur dans sa psychologie abîmée qui égratigne nombre de sujets dont la réalité elle-même. Cette dernière pourrait être en fait le cinéma (une mise en abîme), nous positionnant constamment sur des énigmes dont il est difficile d’en déduire quoi que ce soit : qu’est-ce qui est réel ? Qu’est-ce qui ne l’est pas ? Redoutablement intelligent, THE GAME est, certes, un peu longuet, mais il reste l’un des

commentaires les plus pertinents sur les dérives d’une époque. Au-delà de ces questionnements théoriques, il reste aussi et surtout un thriller très prenant.

5. THE SOCIAL NETWORK (2010)

On ne peut pas avoir meilleur témoignage de notre époque qu’avec ce film, redoutablement écrit par Aaron Sorkin. A sa sortie, on redoute de suivre durant deux heures l’histoire du créateur de Facebook, Mark Zuckerberg, mais c’est mal connaître David Fincher qui en tire un film puissant sur la force de création et le génie d’un homme qui changera à jamais la face du monde. Ainsi, les remarquables dialogues s’enchaînent tout comme l’interprétation de l’ensemble du casting avec une mention spéciale à Jesse Eisenberg. Aussi aimé que décrié, THE SOCIAL NETWORK restera forcément un film emblématique de notre époque. Et gardera son statut culte dans les années à venir, à n’en pas douter.

4. GONE GIRL (2014)

Le fil rouge de la carrière de Fincher, c’est la perception. De ce fait, on perd souvent pied devant les images du cinéaste qui remettent constamment en question les images qui ont précédé. C’est le cas de GONE GIRL, formidable moment de cinéma qui nous perd volontairement dans nos ressentis. Le couple (Rosamund Pike et Ben Affleck sont excellents) devient vecteur de névroses et on ne sait plus qui croire dans ce dédale de mensonges. Et à la fin, on révise toutes les certitudes qu’on pensait avoir. Sacré Fincher !

3. L’ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON (2009)

Le coeur émotionnel de sa filmographie. Le cinéaste opère un tour de force technique autant qu’il filme un hymne à l’amour et à la vie absolument terrassant. Durant ses 155 minutes, BENJAMIN BUTTON est porté par un souffle romanesque stupéfiant et un sentiment d’inéluctabilité presque apaisant d’une vie vécue dans le sens inverse (avec tout ce que cela implique). Sans oublier un Brad Pitt au sommet de son art et une Cate Blanchett touchante.  

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2. FIGHT CLUB (1999)

Mes deux premières places sont, presque logiquement, largement au-dessus de la mêlée. FIGHT CLUB et SEVEN sont deux pièces maîtresses dans la filmographie de David Fincher et choisir entre les deux n’est qu’affaire de sensibilité. Alors oui, FIGHT CLUB est un chef-d’oeuvre, un torrent d’idées hallucinant qui aboutit à l’un des twists les plus dingues de l’Histoire du cinéma. Il est réalisé avec une maestria inoubliable, une esthétique bluffante puis porté par un duo d’acteurs grandiose (Edward Norton dans son meilleur rôle ?). Mais je trouve SEVEN encore un cran au-dessus.

1. SEVEN (1996)

Le coup de maître. Le thriller de référence, tant au niveau de l’esthétique qu’au niveau de l’écriture. Porté par un casting encore une fois hallucinant (on ne dira jamais assez que Fincher est un formidable directeur d’acteur), SEVEN est un film poisseux, flippant, qui analyse tous les recoins les plus sombres du cerveau humain. Puis cette fin légendaire renforce mon amour immodéré pour ce chef-d’oeuvre absolu. ​

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