La voie de la justice, un film à fleur de peau

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Après l’excellent STATES OF GRACE (qui a révélé l’actrice Brie Larson) et LE CHATEAU DE VERRE, Destin Daniel Cretton a repris la main avec LA VOIE DE LA JUSTICE. Ce film retrace la scandaleuse affaire de Walter McMillian (Jamie Foxx), un homme Noir accusé à tort de meurtre et emprisonné dans le couloir de la mort. Un triste sort où il attend son exécution sans pouvoir se battre pour sa liberté. Arrive alors un jeune diplômé de droit, Bryan Stevenson (Michael B. Jordan), qui va reprendre cette affaire et se battre contre des machinations politiques abjectes et racistes. 

Sans en rajouter dans la mise en scène, Cretton retrace cette incroyable histoire (qui en mêle d’autres) par le biais d’une émotion diffuse qui se propage tout au long d’un film qui se suit le poing serré et la gorge nouée. On est rapidement touché par l’injustice qui frappe ces hommes culpabilisés sans raison. Si on excepte leur couleur de peau…

Difficile de relater chaque obstacle qui se dresse devant le jeune avocat dans un condensé de deux heures. Cependant, le scénario est assez fourni. On devine l’intense combat de cet homme qui ne se bat pas seulement pour la liberté d’innocents, mais également pour une justice équitable. La manipulation politique et judiciaire domine. Cela oblige le protagoniste à se battre contre des hommes héritiers d’une idéologie qui n’a pas été réellement combattue en un siècle dans le Sud des Etats-Unis (celle de l’esclavagisme, de la supériorité de la race blanche).

En une poignée de séquences inouïes de puissance (dont une exécution suivie au plus prés du prisonnier, un tour de force de mise en scène et de dramaturgie), LA VOIE DE LA JUSTICE veut rappeler que la mise à mort ne peut se confondre avec une culpabilité dérisoire. Qui a le droit de vie sur autrui ? Une thématique bien exploitée qui s’imbrique dans d’autres pas toujours bien développées (là encore Cretton veut en montrer le plus possible, mais s’oblige dès lors à accélérer son film dans la dernière demi-heure en survolant de nombreux passages intéressants).

Émotionnellement très fort, l’ensemble est surélevé avec la prestation des deux acteurs principaux : Michael B. Jordan confirme qu’il est bien l’un des acteurs les plus intenses de sa génération (il faut voir son regard lors d’une étonnante mise à nu, toute cette rage contenue qui se manifeste par un sentiment d’humiliation évident) et Jamie Foxx affirme son statut de comédien polymorphe et probablement sous-côté (alors que sa carrière parle pour lui). Cretton prouve une nouvelle fois la qualité de son cinéma. Désormais, il s’attelle à un autre challenge : s’ouvrir au très grand public avec la présentation d’un nouveau héros MARVEL, SHANG-CHI qui sortira en septembre 2021. 

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