La relève du cinéma italien dans les années 80

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A la fin des années 70, les frères Paolo et Vittorio Taviani ainsi qu’Ermanno Olmi livrent leurs chefs-d’oeuvre, respectivement PADRE PADRONE et L’ARBRE AUX SABOTS. Résultat ? Deux palmes d’Or d’affilée en 1977 et 1978. L’arbre qui cache la forêt, cependant. 

Le cinéma italien va mal en réalité, à l’instar des cinémas britannique et espagnol dans ces années-là. Beaucoup de raisons sont évoquées, notamment la place encombrante prise par la télévision. Ce n’est cependant pas le seul problème du cinéma italien. Il est arrivé une période où les anciens cinéastes, essoufflés, n’ont pas su transmettre à une nouvelle génération. Vient donc ce moment où le feu ne prend plus alors que les productions américaines emportent tout sur leur passage et que le désintérêt du public pour les films autres que de pur divertissement, ne cesse de croître. Tel un sauveur, le cinéaste Nanni Moretti va contribuer à modifier ce paysage troublé.

Scénariste, metteur en scène, producteur, acteur, Moretti multiplie les casquettes. Son premier film, JE SUIS UN AUTARCIQUE (1977), le fait directement connaître. Après quelques petits succès comme ECCE BOMBO (1978) ou encore BIANCA (1984), il va connaître la reconnaissance internationale grâce à LA MESSE EST FINIE en 1985. Cette histoire d’un prêtre qui revient dans sa paroisse natale et qui découvre ses vieux amis complètement névrosés, pourrait être une métaphore directe du cinéma italien avant que Moretti ne relance la machine. Son rôle est à reconnaître, tant il a aidé de nouveaux cinéastes à émerger (comme Daniele Luchetti). Sans oublier ses achats de salles de cinéma comme le Nuovo Sacher, un complexe d’art et essai qui va servir de base pour distribuer ses films et ses productions. C’est ainsi qu’il fera connaître de nouveaux auteurs.

La relève est donc assurée. En 1989, Giuseppe Tornatore livre CINEMA PARADISO, un sommet d’émotion qui devient un grand succès en Italie. L’amour du septième art transpire dans tous les plans de ce sublime film porté par Philippe Noiret. Puis, des acteurs devenus cinéastes émergent à l’instar de l’incontournable Roberto Benigni. Ayant joué pour Jim Jarmusch (DOWN BY LAW), mais aussi Frederico Fellini (LA VOCE DELLA LUNA), il connaîtra le sacre avec le merveilleux LA VIE EST BELLE, cumulant les récompenses (dont trois oscars, la Palme d’Or et un César) et cartonnant un peu partout dans le monde. Cette relance s’assure et le cinéma italien de se réaffirmer à nouveau. Les succès nationaux sont présents et l’industrie remet cet argent amassé dans des productions ambitieuses. Gabriele Muccino, Paolo Virzi et Paolo Sorrentino portent désormais le cinéma transalpin sur leurs épaules. ​

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