critique de SANS UN BRUIT 2

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Après un premier volet intime qui déguisait un déchirement familial en film d’horreur façon série B, ce deuxième opus décide de couper les liens avec son prédécesseur et déploie une nouvelle dramaturgie en exposant davantage les enfants qui doivent alors faire face au monde et se révéler. 

Difficile de passer après l’opus original, une véritable bombe dont l’univers, qui empruntait autant à la SF qu’au cinéma horrifique, s’avérait vraiment emballant. Conscient de tous les écueils qui se dressent devant lui, le réalisateur John Krasinski choisit la manière forte et confronte directement le spectateur. Cette séquence d’introduction est d’une redoutable efficacité, mélangeant adroitement tous les thèmes abordés (comme la famille, le courage, la peur face à l’inconnu) avec une mise en scène réellement impressionnante. Ce morceau de bravoure d’une dizaine de minutes coupe directement le souffle et contraste fortement avec tout ce qu’on avait connu jusqu’ici. Voici ce que les personnages ont perdu puis voici ce qu’ils vont essayer de retrouver : un semblant de renaissance.

On revient alors à l’épilogue du premier opus et nous suivons toujours la famille Abott, contrainte de s’enfuir pour se reconnecter au monde alors qu’une puissante arme pourrait éventuellement anéantir leur envahisseur. Un survival se dessine tandis que l’univers imaginé par Krasinski s’élargit encore. L’effet de surprise s’est évanoui, mais la puissance émotionnelle, elle, ne disparaît pas. Dans une concision un peu trop grande (on aurait aimé que le cinéaste se pose un peu sur ses personnages, notamment celui incarné par Djimon Hounsou), SANS UN BRUIT 2 déroule ses séquences de suspense avec un savoir-faire indéniable, puisant sur un montage alterné entre tous les personnages pour faire grimper la tension. Une réussite tant on retient notre souffle durant de

longues minutes. Toujours tapies dans l’ombre ou situées dans un coin de l’écran, les créatures surgissent avec une fougue déconcertante, alimentant régulièrement la tension.  

Cillian Murphy fait le job pour qu’on croit assez à son personnage tandis qu’Emily Blunt possède toujours cet intense regard qui projette toute l’empathie de cette mère prête à tout pour protéger ses enfants. Mais ce sont bien ces derniers qui éclipsent les deux adultes. Noah Jupe et Millicent Simmonds sont impressionnants, chacun désirant vaincre ses propres peurs pour établir le monde de demain. Il faut les voir saisir toute l’essence des personnages qu’ils incarnent, cette émotion qu’ils parviennent sans cesse à distiller, qu’elle soit silencieuse ou bruyante. Krasinski leur donne toute la place et prépare le terrain pour une suite qui donne déjà envie !

AVIS GLOBAL : Après son incroyable introduction, SANS UN BRUIT 2 reprend les ingrédients du survival en pleine post-apo avec un savoir-faire indéniable. Malgré quelques facilités, cette suite s’avère pleinement réussie.

AVIS GLOBAL : 14 / 20

SANS UN BRUIT 2    1h37

Un film réalisé par John Krasinski 

Avec Emily Blunt, Cillian Murphy, Noah Jupe, Millicent Simmonds.

Actuellement au cinéma.

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