Une date, une histoire : Comment Sergio Leone a choisi Lee Van Cleef pour ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS

Voici une rubrique au texte court, qui revient régulièrement sur une date clé du cinéma, se référant à un événement en particulier, une sortie de film, une polémique ou tout autre fait qui a eu lieu dans l’Histoire.

Nous sommes en 1965 lors de la préparation du film ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS.

Après le triomphe de son western POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS, Sergio Leone compte enchaîner avec ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS. Pour l’occasion, il souhaite réunir Clint Eastwood, Gian Maria Volonte et Lee Marvin. Malheureusement, ce dernier a choisi de rejoindre un autre projet, CAT BALLOU réalisé par Elliot Silverstein. Un bon choix personnel puisque Marvin remportera l’oscar du meilleur acteur pour ce rôle.

Quoi qu’il en soit, Sergio Leone se retrouve sans acteur à seulement trois jours du tournage ! Il prend alors l’avion pour pour Hollywood. Durant les onze heures de vol, il feuillette l’ACADEMY PLAYERS qui contient les photos de tous les acteurs américains. Il s’arrête alors sur le visage de Lee Van Cleef, un acteur qui l’avait impressionné dans LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS. Son choix s’arrête sur lui, mais Leone va connaître quelques difficultés dans la recherche de son acteur. « En arrivant à l’aéroport, je demande qu’on le recherche. » déclarera le cinéaste. « Personne ne sait ce qu’il est devenu. Au bout de deux jours d’enquête, son ancien agent me confie que Van Cleef a passé trois ans dans un hôpital. Un soir qu’il était saoul, il avait fait une chute. Tous les os du corps avaient été fracturés. Ensuite, il s’était fait désintoxiquer. Il avait abandonné le cinéma pour se consacrer à la peinture. Il en vivait très mal. Il connaissait la plus noire des misères. Je demande à l’agent de me le faire rencontrer au plus vite. Je devais repartir le lendemain.« .

Quelques heures avant que Leone reprenne l’avion, le comédien et son agent l’attendent dans le hall de l’aéroport. Van Cleef porte un vieux manteau sale tout en ayant les cheveux courts, gris et blancs. C’était l’incarnation parfaite du personnage pour Leone. « Le contrat fut signé aussitôt : quinze mille dollars pour tout le film. Et nous l’avons emmené à l’aéroport. J’ai constaté qu’il était loin d’être bête. C’était un homme sensible et intelligent. À midi, nous étions à Rome. À treize heures, nous arrivions à Cinecittà. À quatorze heures, je tournais le premier plan. ». Son interprétation fut tellement géniale que Van Cleef poursuivra l’aventure avec Leone dans l’inoubliable LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND.

Laisser un commentaire