Beetlejuice, le film de la consécration pour Tim Burton

Après le succès de PEE-WEE BIG ADVENTURE, Tim Burton travaille déjà sur le scénario de BATMAN avec Sam Hamm, mais la WARNER BROS tarde à donner son feu vert. Durant cette période assez longue, il lit plusieurs scénarios, mais aucun ne le marque véritablement. Jusqu’au moment où le producteur David Geffen lui soumet le manuscrit d’un certain Michael McDowell. Bluffé par l’univers de ce dernier, il décide alors que ce sera son second long-métrage.

Un univers délirant

La découverte de BEETLEJUICE est fascinante : on y retrouve toute l’idée qu’on peut se faire du cinéma « burtonien ». L’humour noir, son goût pour le macabre, les envolées gothiques, les performances

d’acteurs… ce film reste l’oeuvre type du cinéaste, celle qui va réellement le définir aux yeux du monde entier. Impossible après ça de ne pas attendre tous ces éléments dans un autre de ses films. Pourtant, la version finale de BEETLEJUICE est édulcorée par rapport au script initial, beaucoup plus horrifique. Mais Burton a son idée en tête et ne veut pas sombrer dans le drame pur. Plus tard, il décrira son film comme « la parodie de L’EXORCISTE ». Oui, ça sonne pas mal.

Il faut savoir qu’au départ, c’est Wes Craven qui devait diriger ce projet. Le réalisateur de LA COLLINE A DES YEUX l’a finalement mis de côté car il ne trouvait le script assez… horrifique. Sûr que le film aurait été tout à fait différent entre ses mains. Quoi qu’il en soit, l’histoire est modifiée sous l’impulsion des producteurs. Larry Wilson est engagé pour la retravailler aux côtés de Michael McDowell mais leur mésentente avec les producteurs auront raison de leur participation. Ils sont rapidement remplacés par Warren Skaaren qui refaçonne l’univers du film en l’ancrant davantage dans l’imaginaire et l’humour. Burton apprécie particulièrement ce virage emprunté et commence déjà à réfléchir au casting.

Une grande aventure

Dans le rôle de Beetlejuice, Burton a une idée en tête : elle s’appelle Sammy Davis. Jr. Cet acteur, chanteur, danseur afro-américain est défendu corps et âme de la part du réalisateur qui va monter au créneau pour pousser le studio (la WARNER BROS) à accepter la proposition. Malheureusement, il devra plier face aux exigences de ses supérieurs. David Geffen, encore lui, souffle le nom de Michael Keaton. Le cinéaste découvre alors le travail de cet acteur qu’il va rapidement adorer. Quelques mois plus tard, c’est

lui qui l’imposera dans le rôle de Bruce Wayne / Batman malgré les nombreuses plaintes. Geena Davis, Winona Ryder (que Burton avait découvert dans l’excellent LUCAS), Alyssa Milano, Alec Baldwin et Catherine O’Hara sont ensuite choisis pour compléter la distribution. Enfin, la musique est assurée par Danny Elfman qui retrouve donc le metteur en scène après leur collaboration sur le premier film de ce dernier, PEE-WEE BIG ADVENTURE.

L’ajout de la superbe partition d’Elfman sera d’ailleurs bénéfique au film, affirmant un peu plus son identité. Peu de temps avant la sortie, la WARNER BROS prend peur concernant le titre et veut le modifier contre l’avis du cinéaste en le transformant en HOUSE GHOSTS. Après plusieurs négociations, BEETLEJUICE est finalement gardé. Produit pour 15 millions de dollars, le film en rapportera 73 millions et recueillera des avis très positifs. Ce succès inattendu (le studio n’attendait clairement rien du film) pousse le studio a accéléré les choses pour BATMAN qui voit enfin sa production se débloquer. Avec Tim Burton a sa tête, bien évidemment…

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