Critique de FAST AND FURIOUS X

Lancée en 2001, la saga FAST AND FURIOUS a connu une drôle d’évolution, de série B à blockbuster bigger than life, de personnages voleurs de Télévisions devenus au fil du temps des super agents opérant pour le gouvernement jusqu’aux scènes d’action se transformant en d’énormes morceaux de bravoure, ceux-ci contrastant avec les gentilles courses de rues des premiers volets.

Le début de la fin ?

Ainsi FAST AND FURIOUS X est vendu comme la première partie du dyptique final. Une bonne chose même si les déclarations récentes de Vin Diesel prévoient d’étaler encore l’histoire sur un douzième long-métrage. Espérons que l’acteur se calme et reste ancré sur sa première idée. Pourquoi ? Peut-être parce que la lassitude guette à chaque scène dans ce dixième volet. Pourtant, c’est un amateur de la saga qui

vous parle. Par amateur, je veux dire que j’ai volontiers apprécié les pérégrinations de la “Famille” durant toute la saga parce qu’elles représentaient un peu tout ce qu’on pouvait rechercher dans un blockbuster estival : un scénario simple et direct, des personnages attachants, un aspect décomplexé salvateur et, surtout, des séquences d’action redoutables. Jusqu’au septième film, la promesse était tenue et considérablement améliorée à partir d’un cinquième volet de haute volée.

Si le huitième avait commencé à fissurer le mythe, le neuvième dériva dans les grandes largeurs avec une action devenue hasardeuse (les CGI remplaçant considérablement les cascades réelles, coeur de la saga), des discours sur la famille et la foie devenus lourds et un Vin Diesel en totale roue libre dans son jeu. Il restait encore quelques bonnes idées (les retours dans le passé, la séquence de poursuite dans la jungle), mais le voyage dans l’espace a définitivement anéanti toute crédibilité. FAST AND FURIOUS X devait donc redresser la barre avec un nouveau méchant vendu comme la pire Némesis de Toretto. Et incarné par Jason Momoa, tout en excès et pitreries.

La Ville Eternelle

Alors, un retour aux sources pour ce dixième film ? Oui et non. Il y a indéniablement du bon dans la façon dont le français Louis Letterier mène son récit malgré les difficultés de production (rappelons qu’il n’a eu qu’une poignée de jours pour préparer le film suite au désistement de Justin Lin). Sans atteindre les débordements jouissifs de Michael Bay, Letterier s’en donne à coeur joie côté action avec une séquence à Rome redoutable de rythme et d’intensité. Un énorme fourre-tout d’une vingtaine de minutes qui impressionne et lance définitivement le film après un préambule dédié à la “Famille”. Ensuite ? Ça se gâte quelque peu. Le scénario s’étire, enchaîne les digressions et les personnages, tente de séparer les protagonistes aux quatre coins du globe et donne son heure de gloire à un antagoniste complètement fou. C’est beaucoup, mais rappelons que c’est la première partie du final (enfin, normalement…).

Les immortels

Jason Momoa et son interprétation sous acide est l’une des qualités majeures d’un long-métrage trop alourdi par ses choix narratifs. Si le dénommé Dante est un dangereux psychopathe capable de frapper à tout moment, son côté impitoyable est malheureusement annihilé par cette incapacité régulière de réellement supprimer l’un des personnages principaux. Les résurrections miraculeuses sont tellement régulières qu’on ne croit plus une seule seconde à un éventuel sort funeste de l’un d’eux. Forcément, pour ce qui est de la tension, difficile de la maintenir lorsqu’on sait que les protagonistes ne risquent rien… Ce qui, avouons-le, n’est tout de même pas terrible pour une fin programmée…

Je mentirai si je disais que je n’ai pas passé un bon moment devant ce blockbuster débridé et assurément fun. Mais il est réellement temps d’achever cette saga et de faire du prochain film la conclusion définitive de cette histoire qui a bien trop vécu depuis plus de deux décennies. À ce propos, le retour d’un personnage majeur lors d’une scène post-générique lance parfaitement l’épilogue espéré.

AVIS GLOBAL : Les séquences d’action sont toujours spectaculaires (celle à Rome est renversante), Louis Letterier a de bonnes idées, Jason Momoa assure en méchant psychopathe… Mais il serait tout de même temps de conclure une saga qui tourne clairement en rond.

Note :

Note : 2.5 sur 5.

FAST AND FURIOUS X est actuellement disponible dans les salles de cinéma

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