La 25ème heure, Edward Norton règle ses comptes chez Spike Lee

Au départ, LA 25ème HEURE est un roman. Ecrit par David Benioff, les droits sont achetés avant même la publication par un certain Tobey Maguire. C’est lui qui devait interpréter le rôle principal du film, mais une autre mission l’appelle, celle de jouer l’homme-araignée dans un blockbuster réalisé par Sam Raimi…

Le récit nous présente la dernière nuit de liberté de Monty (Edward Norton), un trafiquant de drogue, avant qu’il ne purge une peine de prison de sept ans au pénitencier d’Otisville. Autrefois l’un des rois de Manhattan, il s’apprête à dire adieu à une vie de faste et de plaisirs qui l’avait également éloigné de ses proches.
Une soirée est organisée à cette occasion dans un night-club tenu par Oncle Nikolai (Levan Uchaneishvili), un mafieux russe. Tout son entourage y est réuni : son père, avec il va tenter de renouer des liens, ses deux anciens potes Jakob (Philip Seymour Hoffman) et Slattery (Barry Pepper), Kostya, un ami et complice russe, et Naturelle (Rosario Dawson), sa compagne… Monty pense d’ailleurs que c’est elle qui l’a dénoncé aux agents fédéraux. Mais l’heure tourne et celui-ci doit faire des choix.

Spike Lee s’intéresse rapidement au scénario, y voyant une histoire qui « donne à penser et à réfléchir« . On peut effectivement dire qu’on ne sort pas indemne de ce film porté par une interprétation en tous points magistrale d’Edward Norton. Il incarne ici un personnage assez antipathique et pourtant fascinant

que Lee décrit parfaitement. « Monty Brogan est un dealer, et bien sûr, cela le rend peu sympathique aux yeux de l’immense majorité des gens. Pourtant, les individus les moins recommandables font souvent les meilleurs personnages, ils ont parfois des destins captivants et tragiques. ». Le postulat même du récit est extrêmement puissant et se place également du point de vues des amis fidèles de Monty : Qu’est-ce qu’on dit à un mec qui va passer les sept prochaines années de sa vie en taule ?

Le réalisateur n’omet pas les événements du 11 septembre et le film y fait référence de manière subtile. Ce basculement soudain que peut prendre la trajectoire d’une vie, cette fausse impression que l’on a de contrôler son existence et bien sûr la dernière journée même d’une existence « normale » avant que tout ne soit plus jamais comme avant. Spike Lee mêle ces thématiques avec la réalité et parle un langage universelle. Ou l’art de transformer une histoire simple en vrai grand film émouvant.

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