L’affaire Thomas Crown, Steve McQueen et Faye Dunaway en duo de chocs

Trois ans après l’excellent LE KID DE CINCINNATI, Steve Mcqueen renoue avec le réalisateur Norman Jewison pour ce qui deviendra l’un de ses films les plus célèbres : L’AFFAIRE THOMAS CROWN.

Le coup parfait

L’acteur incarne ici Thomas Crown, un milliardaire divorcé. Il est également à la tête d’une grosse banque de Boston et estime que sa vie de riche ne lui procure plus aucune satisfaction. Afin de ressentir à nouveau le frisson de l’aventure, il prépare minutieusement, avec neuf complices, un fabuleux hold-up. Sa propre banque lui paraît être le meilleur endroit pour accomplir cet exploit. Le coup réussit à la perfection. Tandis que l’enquête menée par le commissaire Malone (Paul Burke) piétine, Thomas s’en va cacher son butin en Suisse. C’est là qu’il découvre que la compagnie d’assurances de sa banque lui a dépêché une redoutable enquêtrice : Vicky Anderson (Faye Dunaway).

Peut-être que certains lecteurs ont découvert L’AFFAIRE THOMAS CROWN avec Pierce Brosnan dans le rôle principal. C’était pour un remake signé John McTiernan en 1999. Même si cette seconde version ne démérite pas, la première représente ce qu’il se fait de mieux en matière de cinéma dans les 60s. Au départ, Thomas Crown devait être interprété par Sean Connery, mais ce dernier déclina l’offre. Steve McQueen va, de son côté, se battre pour obtenir ce rôle. Norman Jewison est d’abord réticent puisque Crown reste un personnage assez éloigné de ceux déjà incarnés par l’acteur. Stimulé par le défi qui s’annonce (en grand compétiteur qu’il était), McQueen insiste.

L’esprit McQueen

Jewison reste sceptique. Il déclare. « Il n’avait pas ce caractère en lui. Thomas Crown est un homme riche diplomé d’Harvard et issu d’une belle famille, faisant des braquages pour le plaisir ! C’était très éloigné de ce qu’il représentait à l’époque. ». Pour ce film, il fallait que McQueen soit dans l’assurance et la hauteur, tout en étant habile dans l’art de la tromperie. Jewison encore. « Je lui ai dit que Crown ne regardait pas ses pieds. Il a le visage haut et le regard confiant. Je voulais qu’il prenne conscience de mes réserves, mais Steve ne s’arrête jamais et revient constamment à la charge« . Si bien qu’au fil du temps, le metteur en scène voit Crown apparaître sous les traits de McQueen. « Je l’admets, c’est Sean Connery que je voulais. Je pensais réellement que McQueen ne serait pas à la hauteur. Quand le studio m’a annoncé que c’était lui, je m’y suis violemment opposé ! ».

L’AFFAIRE THOMAS CROWN, c’est aussi l’histoire d’un baiser entre McQueen et Faye Dunaway. À l’époque, ce fut le plus long baiser

jamais vu à l’écran (55 secondes). Il aura fallu huit heures pour le mettre en boîte ! Une anecdote qui renforce encore l’aspect culte de ce film, porté par la musique grandiose de Michel Legrand qui composa là sa toute première partition pour un film américain.

Le film sera un bon succès au box-office avec 17,3 millions de dollars amassés (équivalent à 131 millions aujourd’hui) pour 4,5 millions de budget. Steve McQueen fera beaucoup mieux quelques mois plus tard avec un autre film culte, BULLITT qui restera comme le troisième plus gros succès de sa carrière derrière LA TOUR INFERNALE et PAPILLON.

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