JFK, le combat d’Oliver Stone pour la justice

L’assassinat du président américain Kennedy en 1963 est l’un des plus grands événements de l’Histoire. Peu de temps après son biopic sur les doors avec le film THE DOORS, le réalisateur Oliver Stone enchaîne avec JFK, enquête sur l’un

des grands mystères de la justice américaine. Mais plus que l’assassinat du président, le cinéaste cherche à comprendre ce qu’il y a derrière les images et le complotisme apparent. 

Complot et vérités

Il y a presque deux films dans JFK. Inspiré par la croisade juridique que mena dans les années 60 le procureur Jim Garrison (interprété par Kevin Costner dans le film), face à la version officielle des faits, Stone fait face au scandale lorsqu’on lui reproche que son ambition première est de valider la thèse d’un complot ourdi au plus haut niveau de l’état, auquel Lyndon Johnson aurait pris part.

La trame de cette interprétation reflète une certaine idée de la démocratie héroïque de l’Amérique qui lutte contre la tyrannie. En revanche, ce n’est pas ce parti-pris, pourtant revendiqué par l’intelligentsia américaine, que Stone défend. Il voit son film comme un véritable examen critique de la vision précédemment citée. Il revendique donc JFK comme une oeuvre posant un regard sur l’histoire récente, non comme une ode au conspirationnisme. En somme, moins un film sur l’histoire que sur les images. Moins un film sur la vérité de l’Histoire que sur l’incomplétude des images, incapables de révéler le moindre élément. 

Un casting merveilleux

D’ailleurs, à plusieurs reprises, Oliver Stone opère un rapide montage d’images d’archives qui se mélangent avec la fiction en elle-même. Un fabuleux parallèle qui rend JFK d’autant plus pertinent. Kevin Costner y est exceptionnel dans son rôle, lui qui avait d’abord refusé d’interpréter Garrison. C’est son agent de

l’époque qui le poussa à accepter. Grand bien lui fasse. D’ailleurs le casting est l’une des grandes forces du film puisqu’il réunit Tommy Lee Jones, Laurie Metcalf, Gary Oldman, Michael Rooker, Jack Lemmon, Vincent d’Onofrio, Sissy Spacek, Joe Pesci, Kevin Bacon et Donald Sutherland ! Le cinéaste, de son côté, parvient à obtenir 20 millions de dollars par la Warner. Problème, après avoir finalisé le script, il s’aperçoit qu’il manque près du double pour correctement mettre en scène ce qu’il a en tête. La société Regency accordera 15 millions supplémentaires qu’elle récupérera largement, JFK réalisant un carton lors de sa sortie en 1991 (janvier 1992 pour la France). Avec plus de 205,4 millions de dollars de recettes, le succès est indéniable. Dans l’Hexagone, c’est plus de 2,5 millions de spectateurs qui se ruent dans les salles. Une estime assez inattendue, d’autant plus que le film dure plus de trois heures !​

Un impact indéniable

Mais le plus important, c’est ce que le film a déclenché. En décembre 1991, Stone projeta JFK aux membres du congrès. Il fut une si grande impression qu’il entraîna la mise en place d’une loi votée en 1992 : L’Assassination Materials Disclosure Act. Une loi visant à rendre public certains documents relatifs à l’assassinat de l’ancien président. Une avancée considérable quand on sait que les investigations du congrès réalisées entre 1976 et 1979 avait établi une probable conspiration dans l’assassinat de JFK, mais que le département de la Justice n’a jamais donné suite… Un exemple de plus pour constater que le 7ème art est capable de faire bouger les choses.

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