Le dernier roi d’Ecosse, Forest Whitaker dans la peau d’un dictateur

En 2007, Kevin McDonald met en scène l’histoire du général Idi Amin Dada avec une énergie impressionnante. Quatre ans après son documentaire LA MORT SUSPENDUE, il réalise son premier long-métrage de fiction, LE DERNIER ROI D’ECOSSE, fortement inspiré par son travail de documentariste. 

Le poids de l’Histoire

Certes, le film est une fiction, mais derrière elle, se cache la véritable histoire de l’Ouganda sous le régime d’Amin Dada. LE DERNIER ROI D’ECOSSE est une adaptation du roman éponyme écrit par Gilles Foden et revient sur le règne du dictateur ougandais. Fait amusant (quoique…), Idi Amin Dada s’était régulièrement attribué des titres honorifiques et des décorations parfois imaginaires dont celui de Roi d’Ecosse. C’est en apprenant cette histoire que Foden eut l’idée d’intituler son roman LE DERNIER ROI D’ECOSSE.

Concernant la production du film, le temps fut réduit et le personnage incarné par James McAvoy, Nicholas Carrigan, ajouté. De nombreux événements dépeints se sont réellement déroulés tandis que d’autres ont été ajoutés ou raccourcis pour entrer dans les délais temporels d’un long-métrage. McDonald avait la volonté de tourner en Ouganda, mais les tensions entre ce pays et les Occidentaux ont toujours été vives. Malgré tout, le président en place, Yoweri Musenevi, a accepté avec bonheur l’équipe de tournage malgré le sujet du film. En effet, Amin Dada a marqué l’Histoire de l’Ouganda et réaliser un film sur lui n’est pas forcément une nouvelle très bien accueilli. Même si ce tournage sur place a permis de rendre plus réelle la plongée dans le pays, le travail fut aussi plus compliqué pour l’équipe technique. En effet, l’Ouganda n’est pas habitué à accueillir des tournages, rendant difficile toutes les questions liées à la logistique.  

Whitaker au sommet

En choisissant Forest Whitaker pour incarner le dictateur, il puise toute la richesse thématique de son histoire. Cette année-là, le

comédien remporte très justement l’oscar du meilleur acteur. Il parvient en une fraction de seconde de passer du charme à la menace avec une aisance stupéfiante. L’idée d’ajouter le médecin Carrigan est brillante et permet d’insérer un point de vue dans le point de vue. Une mise en abîme qui joue avec l’image même de ce dictateur pouvant aisément séduire les autres.

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