Le coin des mal-aimés : Hollow Man, l’homme sans ombre

Dans cette nouvelle rubrique, je vais me pencher sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

HOLLOW MAN, L’HOMME SANS OMBRES réalisé par Paul Verhoeven en 2000

Ça raconte quoi ? Un brillant scientifique, Sebastian Caine, travaille pour les services secrets. Il vient de mettre au point une formule pour rendre invisible. Apres l’avoir testée avec succès sur lui-meme, il s’aperçoit qu’il ne peut plus inverser le phénomène. Ses collègues tentent alors de trouver une solution. Mais Caine devient de plus en plus obsédé par son nouveau pouvoir et se persuade peu a peu que ses collègues en veulent a sa vie. Désormais, Caine va sombrer dans la folie et représenter une menace réelle pour son entourage.

Le contexte : Trois ans après STARSHIP TROOPERS, le cinéaste Paul Verhoeven revenait aux affaires pour un réaliser un blockbuster plus conventionnel, éloigné de l’aspect sulfureux de ses précédentes oeuvres. HOLLOW MAN est le bon projet avec un gros budget de 95 millions de dollars et des effets spéciaux révolutionnaires pour l’époque. Malgré sa volonté d’être plus « tendre », le cinéaste restera tout de même fidèle à ses parti-pris…

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Alors oui, le film fut un succès au box-office et fit parler de lui avec ses effets spéciaux surprenants. Toutefois, la presse ne sera pas tendre avec HOLLOW MAN, le considérant même comme l’un des pires films de la carrière du cinéaste. Les spectateurs ne sont pas si tendres non plus, les notes des sites spécialisés affichant des moyennes basses (2,7 / 5 sur Allociné, 5,7 / 10 sur Sens critique, 26 % sur Rotten Tomatoes).

Vraiment raté ou réhabilité ? Pour ma part, je le réhabilite. HOLLOW MAN se découpe réellement en deux films et devient véritablement un film d’horreur dans sa seconde partie. Les effets visuels restent toujours aussi solides même vingt ans après, mais l’histoire demeure surtout très sombre et torturée. Quel blockbuster de près de 100 millions de dollars part dans de telles extrémités aujourd’hui ? Loin des conventions, Verhoeven se sert des outils à disposition pour mettre en scène une intrigue sadique qui explore les parts les plus sombres de l’âme humaine. Et puis, dans le rôle principal, Kevin Bacon est exceptionnel, comme souvent.

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