Greystoke, quand Christophe Lambert devint Tarzan

Sorti en 1984, GREYSTOKE va faire de Christophe Lambert une vedette nationale et internationale. Parfois moqué par son jeu approximatif, Lambert va pourtant mener une carrière honorable des deux côtés de l’Atlantique.

La renaissance de Tarzan

GREYSTOKE revient aux racines de Tarzan, ce personnage culte créé par Edgar Rice Burroughs. En 1885, Jack Clayton (Paul Geoffrey) et son épouse Alice (Cheryl Campbell), comte et comtesse de Greystoke, quittent l’Angleterre à destination de l’Afrique. Mais à la suite d’un naufrage, le couple est condamné à survivre dans une jungle hostile éloignée de toute civilisation. Alors qu’Alice meurt de la malaria quelques mois après la naissance de leur fils John, Jack est tué par un grand singe. Une guenon, qui vient de perdre son petit, recueille l’enfant des Greystoke. John Clayton devient un enfant sauvage qui ne parle que par grognements et se déplace agilement dans les arbres. Il finit par découvrir la cabane de ses parents, et y trouve un couteau ainsi que le médaillon représentant ses parents.

Production de belle ampleur à 30 millions de dollars (ce qui représente à peu près 85 millions de dollars aujourd’hui) chapeautée par la Warner Bros, GREYSTOKE succède au terrible TARZAN, L’HOMME SINGE mis en scène par John Derek en 1981 et qui fut un véritable flop. Le film de Hugh Hudson ne veut pas tomber dans les mauvais travers de son prédécesseur et offre une mise en scène plus moderne qui, à l’époque, dépoussière le mythe. Lambert se souvient. « Ce film, c’était la meilleure des écoles de théâtre. C’était comme pénétrer une machine de guerre, avec un réalisateur qui avait gagné quatre Oscars. Quand il m’a choisi, Hugh m’a demandé si j’étais heureux. Je lui ai répondu que j’avais peur. C’était tellement ma vie. C’était fait pour moi. ». La préparation est intense et les prises de vues sont parfois difficiles, l’acteur tournant certains plans avec de vrais singes. Très vite, la presse s’emballe lorsqu’elle découvre les impressionnants décors du film lors de visites sur le plateau de tournage. Hugh Hudson s’en rappelle parfaitement : « Là, on a compris qu’un truc se passait« . GREYSTOKE sera un solide succès au box-office et atteindra même les 3,4 millions de tickets vendus en France.

Le meilleur Tarzan ?

En 2018, le réalisateur et l’acteur, présents au festival Lumière, furent interrogés concernant la postérité

du film, encore considéré aujourd’hui comme l’une (voire la) meilleure transposition cinématographique de Tarzan. Hudson fut assez direct. « Enfin, vous avez vu les autres ? Bon, celui de 1932 était amusant, Johnny Weissmuller était bien. C’était un bel athlète… Pourquoi mon film ? Je pense que c’est parce que ça parle de la vie, la vie de chacun. On s’identifie, en tant que spectateur, à la vie, à la mort, au fait de combattre l’injustice en s’isolant de la société telle qu’elle était à l’époque, c’est à dire horrible. Je crois que le film ne vieillit pas. Même si le style est un peu démodé, c’est une histoire à la fois intime et universelle.« . Et on pourrait difficilement lui donner tort.

C’est vrai que GREYSTOKE fait son âge (presque quarante ans tout de même), mais le script reste bon, la mise en scène est toujours aussi remarquable tandis que Lambert demeure encore et toujours l’une des incarnations préférées des amateurs de Tarzan. Il faut dire que ni Casper Van Dien (dans TARZAN ET LA CITÉ PERDUE en 1998), ni Alexander Skarsgard (TARZAN en 2016) n’ont pu le détrôner depuis. On verra si la future incarnation sera à la hauteur du mythe, SONY PICTURES ayant acquis les droits du personnage et lançant, dans le même temps, un nouveau projet.

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