Fisher King, Robin Williams et Jeff Bridges dans l’univers fou de Terry Gilliam

Quand on retrace la carrière de Robin Williams, FISHER KING n’est pas le film le plus identifiable de tous. Pourtant, à sa sortie, ce fut le deuxième plus gros succès de l’année 1991 derrière un certain… HOOK !

La quête du Graal

FISHER KING est une vraie pépite qui obtiendra cinq nominations aux Oscars et remportera un (celui du meilleur second rôle féminin pour Mercedes Ruehl). Terry Gilliam sort des deux prodigieux films BRAZIL

et LES AVENTURES DU BARON DE MÜNCHAUSEN lorsqu’il s’attelle à son nouveau projet. Disney possédait les droits du script, mais, jugeant le film trop sombre, la firme décida de l’écarter. C’est Columbia qui prendra le relais. Richard LaGravenese, le scénariste, travaillera alors en étroite collaboration avec le cinéaste. Une première pour ce dernier qui a l’habitude de s’occuper entièrement de ses projets. Ici, c’était donc un pur film de commande dans lequel il insérera sa personnalité atypique.

C’est une véritable quête du Saint-Graal, un mythe puissant qui perdure encore et toujours. On y suit l’animateur radio Jack Lucas (savoureux Jeff Bridges), un être arrogant et prétentieux qui triomphe sur les ondes. Intouchable, il va pourtant subir un douloureux événement lorsqu’un auditeur instable va commettre une tuerie après son passe à la radio. Trois ans plus tard, la star déchue continue de dévaler la pente. Lors d’une nuit d’errance, imbibé d’alcool, Jack s’apprête à faire le grand saut sous le pont de Manhattan lorsque des voyous l’attaquent. Tel un preux chevalier, surgit alors Parry (Robin Williams), un clochard qui le sauve de leurs griffes. Persuadé d’avoir trouvé « l’Elu », Parry demande à Jack de l’aider dans l’aventure de sa vie : la quête du St-Graal.

Une histoire de rédemption

Suite à ces événements, une véritable odyssée démarre. Selon la légende arthurienne, le personnage du Roi pêcheur serait le dernier protecteur du Saint-Graal. Parry est convaincu qu’il doit retrouver le Graal depuis que sa femme est morte. Lui prêtant ses traits avec un mélange de douceur et de folie, Robin Williams incarne ce personnage avec une passion évidente. Au départ, ce n’est pourtant pas lui qui devait hériter du rôle, mais Billy Cristal. Ce dernier ne pouvait pas se libérer pour le film, mais glissa le nom de Williams à Terry Gilliam.

Totalement unique, FISHER KING est une histoire de rédemption autant qu’une poignante ode à l’amour. Le cinéaste parvient à insuffler son propre état d’esprit à un récit qui s’autorise certaines fantaisies afin de porter ses deux personnages principaux vers des sommets de dramaturgie.

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