Le coin des mal-aimés : Rocky V

Dans cette nouvelle rubrique, je vais me pencher sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas un critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

ROCKY V réalisé par John G.Avildsen – 1990

Ça raconte quoi ? Des séquelles physiques irréversibles amènent Rocky Balboa à prendre sa retraite. Ruiné, il devient l’entraîneur d’un champion en devenir, Tommy Gunn. Mais celui-ci ne va pas rester insensible à l’appât du gain et va quitter Rocky pour rejoindre les rangs d’un coach plus fortuné.

Le contexte : Cinq ans après le méga carton de ROCKY 4, difficile de poursuivre une saga qui donne l’impression d’avoir tout dit. Alors le duo originel se reforme, Sylvester Stallone devant la caméra, John G.Avildsen devant pour nous rejouer la partition du tant aimé premier volet. Il y a un désir de revenir au côté intimiste de l’opus originel, loin de l’esbroufe des troisième et quatrième film. Il est même décidé que Rocky mourra à la fin, mais les producteurs changeront d’avis au dernier moment. En colère, le cinéaste quittera le tournage et la fin sera réalisée par Sylvester Stallone.

Pourquoi c’est un mal-aimé ? À sa sortie, les critiques sont désastreuses. ROCKY V est pointé du doigt pour sa propension à rejouer la carte de la classe populaire avec un postulat assez ridicule. Les spectateurs passionnés par l’action des deux derniers films sont décontenancés par la pauvreté d’action de cet opus. Personne n’est vraiment satisfait et le box-office est sans appel : 119 millions rapportés, pire score de la franchise. La dégringolade est grande après les 300 millions amassés par ROCKY IV…

Vraiment raté ou réhabilité ? C’est vrai, ROCKY V est loin d’être parfait. La combine invraisemblable de Paulie qui renvoie les Balboa à la misère est forcée tout comme ce retour au sein de la classe ouvrière qui ne transpire pas la sincérité. Ce mot qui représentait tellement le film originel a disparu ici. Pourtant, un certain charme se dégage. Parce que Stallone y croit toujours et qu’il est désormais prêt à transmettre. Si la symbiose ne prend pas totalement avec le fougueux Tommy Morrison, il y a en tout cas de bonnes idées pour faire évoluer le personnage. C’est un opus finalement assez mélancolique qui se conclut en combat de rue et qui symbolise la fin d’une époque. La saga ROCKY a toujours dressé un drôle de parallèle avec la carrière de Sly et ce cinquième film ne fait pas exception. L’acteur l’a tellement détesté qu’il a alors désiré offrir un baroud d’honneur à son boxeur seize ans plus tard. Quoi qu’il en soit, ROCKY V reste loin d’être déshonorant.

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