Les prédateurs, le premier film sulfureux de Tony Scott

Un début qui aurait pu marquer une fin précoce. LES PREDATEURS est la première incursion du réalisateur Tony Scott au cinéma, lui qui oeuvrait depuis une dizaine d’années dans la publicité. Mais la réception désastreuse du film a bien failli stopper son élan.

David Bowie au casting

À l’origine, le script écrit par James Costigan, Ivan Davis et Michael Thomas (adapté du roman éponyme de Whitley Strieber) était destiné au réalisateur Alan Parker. Suite au succès du déroutant THE WALL, le cinéaste est demandé et la MGM (qui produit le film) pense qu’il correspond au ton désiré pour le long-métrage. Déjà lancé sur son prochain projet (le magnifique BIRDY), Parker souffle le nom de Tony Scott pour le remplacer. D’abord réticente à cause de son manque d’expérience sur un plateau de cinéma, la MGM accepte et peut alors lancer la production avec l’une des plus grandes stars de la musique au casting : David Bowie.

On suit ici Miriam (Catherine Deneuve) est une femme-vampire née en Egypte il y a 4000 ans. Elle possède le don de l’immortalité et de la jeunesse. Elle vit, désormais, à New York, avec son compagnon John (Bowie) depuis 300 ans. John est alors frappé d’un processus accéléré de vieillissement. Afin de tenter de le sauver, Miriam rencontre la séduisante Sarah (Susan Sarandon), docteur spécialiste des mécanismes du vieillissement, sur laquelle elle jette son dévolu… Détesté par la critique de l’époque qui n’y voit là que le reflet d’une décennie vulgaire et excessive. Le public, lui, ne vient pas et LES PREDATEURS est un lourd échec dans les salles, faisant de Tony Scott le responsable tout désigné d’un tel naufrage. Mais au fil des années, le film a pris du galon en devenant un véritable objet culte parmi les cinéphiles.

Un film punk

Film fantastique esthétisant, LES PREDATEURS navigue entre érotisme, imagerie publicitaire et décadence tout en reprenant les codes des oeuvres vampiriques. Il est clair que Scott a provoqué l’ire des critiques, mais son geste de cinéma reste insensé. La mise en scène transcende tout et transforme le script en un trip sacrément osé. La fascination qu’opère son trio d’acteurs (Catherine Deneuve, Susan Sarandon et David Bowie) n’a d’égale que cet univers foisonnant qui semble bien éloigné de l’image qu’on pourrait avoir d’un réalisateur comme Tony Scott qui s’est ensuite rangé dans des oeuvres plus accessibles, mais pas pour autant dénuées d’ambitions visuelles.

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