American Beauty, le coup de maître de Sam Mendes

Pour un coup d’essai, Sam Mendes aura réalisé un coup de maître. Après la mise en scène de quelques pièces de théâtre, il devient donc réalisateur de film avec ce scénario nommé AMERICAN BEAUTY et écrit par Alan Ball. Produit par DREAMWORKS, c’est Steven Spielberg en personne qui a mis sur orbite Mendes.

Il faut dire que son expérience sur les planches a été plutôt formatrice, surtout quand vous dirigez des

acteurs de renom comme Nicole Kidman, Ralph Fiennes ou encore Judi Dench. AMERICAN BEAUTY est clairement un projet fait pour lui : Une maison de rêve, un pavillon bourgeois discrètement cossu dissimule dans une banlieue résidentielle, c’est ici que résident Lester Burnhamm (Kevin Spacey), sa femme Carolyn (Annette Benning) et leur fille Jane (Thora Birch). L’agitation du monde et sa violence semblent bien loin ici. Mais derrière cette respectable façade se tisse une étrange et grinçante tragi-comédie familiale ou désirs inavoués, frustrations et violences refoulées conduiront inexorablement un homme vers la mort.

L’histoire d’un phénomène

Pour un premier film, la maîtrise est totale, presque insolente. Tout, de la mise en scène au casting en passant par la musique et l’histoire semble couler de source. Pourtant, Mendes a du revoir sa façon de travailler et s’adapter au cinéma, un défi différent de celui des planches. « Au théâtre, le processus est lent et progressif, la pièce naît et prend forme étape par étape, trouvant son rythme à force de répétitions. Un film se fabrique comme une mosaïque, le réalisateur doit agencer chaque fragment en ayant en vue le résultat final. Il travaille dans l’instant et n’a pas droit à l’erreur. C’est beaucoup plus risqué, mais c’est aussi très excitant. ». Comme dit plus haut, il a l’habitude des acteurs reconnus et il offre à son casting des partitions magnifiques à jouer : Kevin Spacey, Annette Benning, Wes Bentley, Mena Suvari, Chris Cooper, tous ont livré là l’une de leur plus belle prestation. Tout comme la jeune Thora Birch, 17 ans à l’époque, qui n’aura malheureusement pas la carrière qu’elle méritait.

Produit pour 12 millions, AMERICAN BEAUTY fut un véritable phénomène au box-office : Après un démarrage à 8 millions aux USA, il a fini par atteindre les 130 millions de dollars et a cumulé plus de 356 millions de dollars de recettes mondiales ! En France, il dépassera les 3 millions de tickets vendus. Après ça, il est forcément difficile d’enchaîner avec un second film qui sera forcément scruté et décortiqué. Loin de se précipiter, il renouera avec DREAMWORKS trois ans plus tard pour LES SENTIERS DE LA PERDITION.

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