Stand By Me, une ode à l’enfance signée Rob Reiner

Le cinéma américain a beaucoup exposé sa jeunesse durant les années 80, l’inscrivant soit dans le fantastique pur, soit dans un croisement naturaliste. Dans les deux cas, elle était soucieuse de se tourner vers l’avenir et curieuse de résoudre les obstacles qui se dressaient devant elle.

Un certain esprit des 80s

STAND BY ME est adapté d’une nouvelle de Stephen King, l’auteur qui représente le mieux l’état d’esprit des 80s. Dans ce film, un événement peu ordinaire va marquer la vie du jeune Gordie Lachance (Wil Wheaton). Au cours de l’été 1959, un adolescent a disparu mystérieusement dans l’Oregon. Gordie et ses inséparables copains, Chris (River Phoenix), Teddy (Corey Feldman) et Vern (Jerry O’Connell) savent qu’il est mort pour avoir approché de trop près la voie ferrée. Son corps git au fond des bois. C’est le frère de Vern qui l’a découvert. Les enfants décident de s’attribuer le scoop et partent pour la grande foret de Castle Rock. Cette aventure va rester pour Gordie et ses trois amis la plus étrange et la plus exaltante de leur vie.

Mélange de drame, de parcours initiatique et de camaraderie, STAND BY ME a marqué toute une génération même si l’ampleur de son succès n’a pas égalé celui d’un autre modèle, LES GOONIES. Toutefois, le film réalisé par Rob Reiner s’inscrit dans un aspect plus authentique encore, là où l’oeuvre

de Richard Donner privilégie l’aventure. STAND BY ME est également une première entrée cinématographique dans l’oeuvre moins fantastique de Stephen King. Les producteurs américains ont adapté massivement les livres de l’auteur, mais ces derniers étaient thématiquement orientés : CHRISTINE, SHINING, CARRIE ou encore DEAD ZONE. Cette fois, le cinéma s’intéresse à l’autre versant de son oeuvre, plus dramatique et naturaliste. La promotion du film ne va donc pas insister sur ce fait, afin d’éviter une méprise du public sur la nature même du métrage. Ce qui ne l’empêchera pas de bien fonctionner au box-office.

Le portrait d’une jeunesse

Pourtant, l’oeuvre de King transpire de partout dans ce film beau et intimiste. Il se fait le reflet de la sensibilité d’un auteur à part entière en proie à la mélancolie d’une jeunesse qui n’est plus la sienne, insérant de nombreux éléments autobiographiques qui lui tenait à coeur comme la mort de cet adolescent qui renvoie directement à celle d’un de ses proches happé par une locomotive alors qu’il était tout jeune. En résulte un film d’une subtile beauté qui joue la carte de la nostalgie sans jamais tomber dans le pathos. Le revoir aujourd’hui, c’est s’apercevoir que STAND BY ME est tout simplement un grand film intemporel porté par des acteurs tous fabuleux.

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