Robin des Bois, l’histoire d’un symbole

Robin des Bois est un mythe, symbole de la justice contre l’oppression. C’est ce genre de héros sans pouvoirs qui traverse les siècles, prenant ses racines dans un monde anglo-saxon prompt à lui vouer un culte inoxydable.

L’ère des héros

C’est ici l’histoire d’un symbole, celui d’un personnage qui revendique sa place et protège les autres. Les super-héros sont basés sur cette idée même de bouclier face à des menaces toujours plus grandes. Au début des années 90, la WARNER BROS comprend rapidement qu’un engouement est en train de se développer pour les justiciers masqués suite au carton de BATMAN. Nous ne sommes qu’aux prémisses de l’ère super-héroïque, mais celle-ci prend racine avec le blockbuster de Tim Burton. Pour prolonger l’idée d’un protecteur désintéressé, le studio relance alors Robin des Bois de ses cartons, ce personnage laissé de côté qui fut un autre symbole durant la Guerre Froide, celui du communisme…

Maintes fois adapté au cinéma, le justicier a connu ses heures de gloire dans les années 20-30 avec, d’abord, Douglas Fairbank puis, ensuite, avec Errol Flynn dans l’immense LES AVENTURES DE ROBIN DES BOIS mis en scène par Michael Curtiz. C’est d’ailleurs à cause des trop grandes différences avec celui-ci que Mel Gibson refusera le rôle qui lui était promis. Grand fan de Flynn, l’acteur de Mad Max ne retrouve pas l’esprit d’aventures qui caractérisait le long-métrage de la vedette. Coup dur pour la production qui doit dénicher un acteur à la popularité au moins égale à celle de Gibson. Ce sera Kevin Costner, déjà auréolé d’un solide statut. C’est le hasard qui fera magnifiquement les choses : alors en pleine production de DANSE AVEC LES LOUPS, Costner s’apprête à se hisser au rang de star. Et six mois plus tard, c’est ROBIN DES BOIS qui sortira en salles et qui profitera de la hype !

Costner, l’anti-Robin des Bois

S’engageant officiellement trois jours avant le tournage et sans avoir lu le script (il faisait confiance à Kevin Reynolds, le réalisateur, avec lequel il était ami), le comédien va prendre le contrôle et s’imposer

démesurément. Loin d’être dans l’esprit de son personnage, il sera, de son côté, le symbole d’un homme qui veut prendre toute la lumière. Les désaccords se durcissent sur le plateau entre lui et le cinéaste, annonçant déjà, en creux, la tempête WATERWORLD quelques années plus tard. La production est sous tension tandis qu’Alan Rickman, pas toujours convaincu des répliques écrites pour son personnage (le shérif de Nottingham), se met à improviser, provoquant alors de nouvelles dissensions qui ne se stopperont pas à la fin des prises de vues : le montage est une épreuve. Coproducteur, Kevin Costner décide de prendre le contrôle du métrage allant même jusqu’à couper des séquences du shérif, de peur qu’Alan Rickman ne lui vole la vedette ! Il retravaille également le rythme, tout en prenant bien soin d’être mis régulièrement en valeur. Un gros égotrip de la part du comédien qui fera bien pire encore durant la suite de sa carrière…

Quoi qu’il en soit, la machine est parfaitement huilée et le film, un incroyable carton : produit pour 45 millions de dollars, il rapporte 390 millions (soit 871 millions si on prend en compte l’inflation) et réunit 4 938 602 spectateurs en France ! La « Costner-mania » est bien en route et ne s’achèvera pas de sitôt : JFK, BODYGUARD et UN MONDE PARFAIT seront aussi de grands succès populaires.

Laisser un commentaire