Tango et Cash, Kurt Russell et Sylvester Stallone en duo de flics

On rembobine l’Histoire pour atterrir en mars 1990, lors de la sortie de TANGO ET CASH, film d’action à 50 millions de dollars prévu pour exploser le box-office. A l’époque, Sylvester Stallone est une superstar et Kurt Russell, la coqueluche de l’admiré John Carpenter. Leur duo était prêt pour la déflagration.

Kurt Russell en héros

Bon, à l’origine, ce n’est pas Russell qui doit accompagner Stallone dans cette histoire. En effet, Patrick Swayze, l’acteur qui grimpait au sommet à l’époque grâce à DIRTY DANCING, devait incarner Cash et être le contrepoint parfait de l’imposant interprète de Rambo. Cependant, le producteur Joel Silver prit les devants et allongea une somme considérable pour que Swayze signe chez lui concernant un autre film d’action : ROAD HOUSE.

Pour le producteur Jon Peters, pas question de baisser les bras. Il lui faut un nom qui en impose. Kurt Russell, alors en quête de rôle plus orienté « grand public », est contacté. Ce dernier accepte sans

sourciller, lui qui a refusé quelques années plus tôt le rôle de Martin Riggs (obtenu finalement par Mel Gibson) dans L’ARME FATALE ! Sur ce coup, il a clairement manqué de flair. TANGO ET CASH peut démarrer, embarquant avec lui l’ego monumental d’un Stallone prêt à corriger tout ce qui ne lui plaît pas. Loin de l’esprit cool et complètement barré du film, le tournage est loin d’être une partie de plaisir, entre conflits et exigences financières.

Un tournage difficile

Les prises de vues débutent…sans scénario achevé. Le réalisateur russe Andreï Kontchalovski n’était pas en accord avec la vision de Peters et désirait mettre en scène un film plus sombre et moins porté sur le second degrés. La situation dégénère, mais le cinéaste trouve un soutien de poids en Stallone qui prend sa défense auprès du producteur. Celui-ci ne veut rien entendre et finit par renvoyer Kontchalovski qui est alors remplacé par Albert Magnoli (qui n’avait réalisé alors que l’obscur PURPLE RAIN). Une décision qui déclenche une atmosphère délétère, accentuée par le pétage de câble d’un Stallone qui va virer lui-même le directeur de la photographie, un certain Barry Sonnenfeld qui, quelques années plus tard, réalisera MEN IN BLACK. Il est remplacé par Donald E.Thorin que Sly a rencontré sur HAUTE SECURITE. La star remanie également le script et s’approprie pratiquement le projet qui explose littéralement son budget de plus de 20 millions de dollars !

TANGO ET CASH, aussi fun soit-il, marque un tournant dans la carrière de Stallone. Si le film est loin de se planter au box-office (120 millions de dollars rapportés), il sera précurseur de l’irrégularité de sa carrière. Le bide de ROCKY 5 fermera définitivement la période dorée des 80s. Kurt Russell, lui, ne se transformera jamais en superstar, mais enrichira sa carrière avec quelques films de genre intéressants. Quoiqu’il en soit, leur réunion reste un beau plaisir coupable à l’écran où les répliques cultes fusent avec un plaisir communicatif. L’interprétation des deux comédiens y est évidemment pour beaucoup, leur talent dominant un script assez peu inspiré. Néanmoins les scènes d’action sont plutôt bien réalisées alors que la durée limitée (1h37) empêche toute longueur de s’installer.

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