Endiablé, la comédie diabolique de Brendan Fraser

Après les succès de GEORGE DE LA JUNGLE et, surtout, LA MOMIE, Brendan Fraser ne possède plus vraiment le même statut à Hollywood et est en capacité de choisir ses projets. Il signe alors avec Harold Ramis, réalisateur du phénomène UN JOUR SANS FIN, qui prépare une comédie… endiablée.

Multiples personnalités

Elliot (Brendan Fraser) sait que tout se joue sur la première impression. Il va même jusqu’à acheter un

livre pour découvrir les secrets du succès. Un soir, alors qu’il est dans un bar avec des amis, il tente le tout pour le tout : il aborde Alison (Frances O’Connor) et manque son coup de façon pitoyable. Si seulement il pouvait avoir une seconde chance…C’est alors qu’une boule de billard roule dans sa direction, suivie d’une femme à la beauté sculpturale, dotée d’un sens de l’humour très particulier dont Elliot fera bientôt les frais. Dieu n’a peut-être pas répondu à son appel, mais le Diable (Elizabeth Hurley), lui, s’est empressé de le faire. Cette grande séductrice prétend pouvoir exaucer sept voeux censés lui faire gagner l’amour d’Allison en échange de quoi Elliot doit lui donner son âme. Celui-ci, naïf, conclut aussitôt un pacte avec le Diable à ses risques et périls.

Fort du succès de sa comédie mafieuse, MAFIA BLUES, Ramis dispose d’un solide budget de 48 millions de dollars pour mettre en scène ENDIABLÉ. Pour cela, il s’entoure d’une belle équipe, de Rick Heinrichs aux décors (qui avait notamment oeuvré précédemment sur FARGO et SLEEPY HOLLOWS) à Bill Pope à la photo (chef op de MATRIX) en passant par David Newman à la BO (qui sort d’une nomination aux Oscars pour son formidable travail sur ANASTASIA). Le réalisateur poursuit son travail sur la multiplicité des personnalités, un concept qui fut l’un des piliers d’UN JOUR SANS FIN. Brendan Fraser s’en donne à coeur joie, incarnant pas moins de cinq personnages ! Son énergie flirte délicieusement avec le cabotinage et nous offre quelques moments savoureux, sauvant au passage d’une écriture pas toujours très rigoureuse.

L’époque dorée de la VHS

ENDIABLÉ offre une pure récréation à Fraser et deviendra même un petit objet culte pour certains ados de l’époque qui ont épuisé la VHS lors de sa sortie dans les video-club. Si les recettes n’ont pas été très impressionnantes en salles (98 millions de dollars), les locations en video ont été impressionnantes (surtout de l’autre côté de l’Atlantique où elles ont plus rapporté que l’exploitation cinéma !). Aujourd’hui, le film est un peu oublié et même moqué par certains spectateurs qui pointent du doigt son humour bas de gamme. Si ENDIABLÉ n’est certainement pas la meilleure comédie du siècle, elle a le mérite d’être assez décomplexée et jamais ennuyeuse.

ENDIABLÉ est actuellement disponible sur Amazon Prime Video.

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