Mission to Mars, quand Brian de Palma s’essaie à la science-fiction

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Après MISSION IMPOSSIBLE et SNAKE EYES, Brian de Palma part dans une toute autre direction avec un film de SF à grand spectacle et à gros budget. Avec 75 millions de dollars sous le coude, le cinéaste pense renouer avec une SF à l’ancienne, plus optimiste et moins dystopique. Arrivé là où on ne l’attend pas, il va en déstabiliser plus d’un à l’aube du XXIème siècle. 

Le scénario nous emmène en 2020 (ce qui représentait le futur, à l’époque). La NASA envoie pour la première fois une équipe d’astronautes sur Mars. Mais peu de temps après leur arrivée, ils sont confrontés à un phénomène surnaturel d’une puissance terrifiante et toutes les communications sont coupées. Une deuxième mission est alors envoyée à leur recherche. Basé sur un projet développé par des ingénieurs de la NASA appelé « Mars Direct » (qui consistait à envoyer des hommes sur Mars à bas coût à l’aide de la technologie aérospatiale), MISSION TO MARS est confié à Brian de Palma après le désistement de Gore Verbinski. Désirant contourner les clichés du genre et apporter un second souffle au genre, de Palma va susciter la crainte en interne puisque c’est Disney qui finance. Composé des talentueux Tim Robbins, Gary Sinise, Don Cheadle et Jerry O’Connell, le casting inquiète tout de même la firme qui ne peut s’appuyer sur une grosse tête d’affiche pour rentabiliser son film. 

Visuellement, le cinéaste apporte sa patte et conserve son goût de l’esthétique avec une maestria rare. Bien sûr, 23 ans plus tard, quelques effets spéciaux ont un peu vieilli, mais la technologie était encore loin d’être aussi performante qu’aujourd’hui. À la musique, il retrouve Ennio Morricone, avec lequel il a déjà

collaboré sur LES INCORRUPTIBLESet OUTRAGES. Avant sa sortie en mars 2000 aux Etats-Unis (le 10 mai en France), MISSION TO MARS est attendu par tous les cinéphiles (comment ne pas être impatient de découvrir le film SF du réalisateur de BLOW OUT et SCARFACE ?), moins par le grand public.

Disney ne parvient pas à vendre correctement le film, si bien que le studio impose de nombreux remontages à de Palma. Epuisé par toute cette pression, le cinéaste aura l’impression de ne jamais pouvoir venir à bout de tous les effets spéciaux qu’il doit superviser. Dépité, il acceptera toutes les décisions de ses supérieurs, sans tenter de contrôler un minimum le projet (chose qu’il avait toujours réussi à faire sur d’autres films de commande). Lassé et fatigué par le système, il quittera même les Etats-Unis après la première du film qui le décevra terriblement. Et notamment la fin qu’il qualifiera de « scénaristiquement bâclée« . C’est d’ailleurs le derniers acte qui subira le plus de critiques, celui-ci étant, en effet, le gros point faible de l’ensemble. ​

Le succès ne fut pas au rendez-vous. Avec 110,9 millions de dollars de recettes mondiales (dont 60 millions aux Etats-Unis), l’affaire n’est pas rentable pour Disney tandis que pour de Palma, ce film marquera une véritable rupture, le reste de sa carrière sombrant peu à peu dans l’anecdotique.

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