Le coin des mal-aimés : Asterix aux Jeux Olympiques

Dans cette rubrique, je me penche sur ces films qui sont considérés comme « mauvais » ou « ratés », en somme les mal-aimés du cinéma. Le box-office ne sera pas donc pas le seul critère car seule compte l’opinion populaire ici. À la fin, je pose une question simple : le mal-aimé est-il vraiment un raté ou peut-on le réhabiliter ?

ASTERIX AUX JEUX OLYMPIQUES réalisé par Thomas Langmann et Frédéric Forestier (2008)

Ça raconte quoi ? Pour remporter les Jeux Olympiques et permettre au jeune Alafolix d’épouser la Princesse Irina, Astérix et Obélix devront affronter le machiavélique Brutus, fils de César, au cours d’une Olympiade.

Le contexte : ASTERIX AUX JEUX OLYMPIQUES symbolise parfaitement la définition de la surenchère. Après l’immense carton public et critique de ASTERIX ET OBELIX : MISSION CLEOPATRE, les producteurs peuvent tout se permettre et ne se gênent pas : 78 millions d’Euros de budget (deuxième plus grosse production française de tous les temps derrière LE CINQUIEME ELEMENT), des décors immenses, des stars à gogo, des dizaines de millions dépensés pour la promo… Ce troisième opus est forcément très très attendu lorsqu’il sort en janvier 2008, gonflé par l’attente du public après MISSION CLEOPATRE. La déception n’en sera que plus grande…

Pourquoi c’est un mal-aimé ? Certes, avec 6,8 millions d’entrées, on ne peut pas dire que le film n’a pas bien fonctionné. Mais après son démarrage canon (3 millions de tickets vendus), il a eu beaucoup de mal à conserver le rythme. La faute à Dany Boon et ses Chtis qui ont tout raflé trois semaines plus tard, oui, mais pas seulement : déjà pas bien aidé par une presse calamiteuse, le public exprimera sa déception pour un film qui ressemble davantage à un défilé de stars qui relève du non-sens (cette atroce scène finale…), venu cachetonner dans ce scénario écrit sans inspiration. N’est pas Alain Chabat qui veut…

Vraiment raté ou réhabilité ? Côté scénario, ASTERIX AUX JEUX OLYMPIQUES est une immondice : gags lamentables, personnages mal-écrits, enjeux inexistants… il n’y a pas grand-chose à sauver de ce côté là. Les acteurs, eux, sont en mode « one-man show » : Benoit Poelvoorde est marrant cinq minutes en Brutus, mais s’avère rapidement insupportable tout comme son père à l’écran, incarné par un Alain Delon à côté de la plaque (et visiblement peu concerné). Les stars à la pelle sont inutiles tandis que Clovis Cornillac en Astérix copie trop Christian Clavier pour qu’on le prenne réellement au sérieux. L’ensemble ressemble presque à une parodie de MISSION CLEOPATRE avec références anachroniques, déviances pop culturelles et clins d’oeil au public trop appuyés pour être honnêtes (et drôles surtout). La maîtrise d’Alain Chabat en la matière est difficilement égalable et cet opus le prouve. On peut tout de même sauver quelques scènes impressionnantes et bien fichues, mais cela reste trop faible pour convaincre.

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