La belle histoire commence ici, dans une partie de la Californie où se tourne un long-métrage nommé CALIFORNIA MAN, une comédie appelée à devenir culte pour la génération ado des 90s qui va vouer une sorte d’adoration pour ces jeunes adultes qui ne veulent pas avoir sur le dos le poids de la société.
Un autre choix
Le film réalisé par Les Mayfield part dans une direction un peu loufoque qui revient finalement aux bases de la comédie américaine. Brendan Fraser a 23 ans quand on lui propose de devenir Link, un homme préhistorique qui est resté prisonnier d’une épaisse couche de glace durant des millénaires. Si
CALIFORNIA MAN est devenu un grand succès, il le doit beaucoup à son acteur principal qui a modelé le personnage avec un savoir-faire unique. Au départ, il n’était pourtant pas le favori pour jouer Link. En effet, c’est Pauly Shore qui devait l’incarner avant que celui-ci ne parte voir le président de Disney en personne, un certain Jeffrey Katzenberg. Si Shore est choisi, c’est pour ses impros hilarantes en stand-up dans lesquelles il a développé le fameux « Paulyspeak ». Il met toutefois un problème majeur en évidence : puisque les hommes des cavernes ne parlent pas le langage commun, le film perdrait forcément de sa vista comique. Il fallait un comédien plus physique et rugueux, capable de jouer avec aisance sur les émotions les plus primaires. À la place, Pauly Shore préférait camper l’un des deux adolescents qui trouvent l’homme des cavernes (il sera finalement Stoney).
Lorsque la production rencontre Fraser, tout fonctionne parfaitement. À tel point que Ben Stiller restera au pas de la porte et que d’autres prétendants ne seront même pas castés. C’est même sa présence qui fera pencher la balance pour Sean Astin, lequel ne voulait pas faire le film. « Jeffrey Katzenberg a fortement insisté » déclarait l’acteur dans une précédente interview. « Je ne voulais pas. Je lui ai dit que ce scénario était « la pire connerie que je n’avais jamais lue de toute ma vie » ». Le producteur insiste, lui offre un pont d’or, mais c’est finalement le choix de Fraser qui changera tout. Astin avait en effet très envie de travailler avec lui. Il changera donc d’avis même si le script final ne lui plaisait guère plus que la version originale…
Un nouveau statut
Toutefois, Brendan Fraser est pris de doute peu avant le tournage du film. Alors en plein démarrage de sa carrière (il n’a joué que dans un seul long-métrage auparavant, DOGFIGHT), il a peur que le rôle de Link fasse de lui un comique un peu décérébré alors que l’expérience dramatique entamée sur le plateau du film LA DIFFERENCE l’attire davantage. Après de nombreuses discussions avec le réalisateur, il poursuivra tout de même l’aventure. Un choix payant. CALIFORNIA MAN sort dans les salles le 22 mai 1992 dans les salles américaines et rafle 40,6 millions de dollars pour un budget de 7,5 millions. Les aventures délirantes du trio vont également fonctionner à plein sur le marché de la VHS, à tel point que le long-métrage deviendra rapidement un phénomène outre-Atlantique. Un phénomène qui aura du mal à traverses ses propres frontières, la France ne recevant le film qu’un an plus tard avec des chiffres peu impressionnants (à peine 58 000 entrées). Il faudra attendre la célébrité mondiale acquise par Fraser pour que CALIFORNIA MAN soit enfin apprécié dans l’Hexagone.
