Marathon Man, une course à la survie pour Dustin Hoffman

Adapté du roman écrit par William Goldman et également intitulé MARATHON MAN, le film réalisé par John Schlesinger est une plongée saisissante dans la noirceur humaine qui imagine une organisation secrète vestige d’un monde déchu.

Un immense thriller

Szell (incarné par Laurence Olivier), un ancien nazi hongrois se trouve à New York afin d’y récupérer un vieux trésor de guerre. Sa quête aura des répercussions collatérales sur Thomas Levy « Babe » (Dustin

Hoffman), étudiant en histoire et coureur de marathon. En effet, Henry « Doc » (Roy Scheider), le frère de ce dernier, est membre d’une organisation secrète qui opère pour le gouvernement américain et se trouve dans la ligne de mire de Szell. Dès lors, « Babe » doit courir pour sauver sa peau.

Dustin Hoffman est certainement dans l’une des meilleures périodes de sa carrière lorsqu’il s’engage pour tourner dans MARATHON MAN. Déjà nommé à l’oscar du meilleur acteur pour LE LAUREAT, il vient d’enchaîner une liste de films impressionnante : MACADAM COWBOY, LITTLE BIG MAN, LES CHIENS DE PAILLE, PAPILLON et LES HOMMES DU PRESIDENT ! À 38 ans, il est au sommet du cinéma américain et représente cette nouvelle génération engagée et sûre de sa force. Face à lui, une légende du théâtre et du 7ème art : Laurence Olivier. Souffrant d’un cancer à l’époque du tournage, l’acteur britannique a bien failli quitter le projet puisque la Paramount avait initialement refusé de l’assurer ! Finalement, tout s’arrangera et les deux comédiens pourront se faire face dans deux styles de jeu à l’opposé l’un de l’autre.

Deux styles de jeu à l’opposé

Adepte de la fameuse « Méthode », Dustin Hoffman n’hésite pas à repousser ses propres limites pour paraître plus crédible. Ainsi, lorsqu’il doit jouer un homme resté éveillé toute la nuit, Hoffman est resté éveillé toute la nuit. Surpris par ce principe de « vivre » le personnage, Laurence Olivier lui avouera ne pas bien saisir cette méthode alors que « jouer » est bien plus facile ! Il faut dire que ce dernier est un adepte du théâtre et de Shakespeare, un héritier de la nature même du jeu d’acteur. Chacun à leur manière, les deux hommes nous livrent une prestation stratosphérique dans MARATHON MAN, et inscrivent ce film dans la lignée de ce Nouvel Hollywood qui brille encore aujourd’hui par sa puissance thématique. Parfois labyrinthique dans sa mise en place, le film de Schlesinger étonne par la pertinence de son propos et les sombres desseins qu’il nous expose. La séquence culte de la torture ne fait que confirmer cette vision : même 46 ans plus tard, elle fait toujours son effet !

Laisser un commentaire