Avant d’entamer l’un de ses plus beaux cycles avec MYSTIC RIVER, MILLION DOLLAR BABY et le dyptique MEMOIRES DE NOS PERES / LETTRES D’IWO JIMA, Clint Eastwood réalisé ce thriller considéré comme « mineur ». Pourtant, en tant qu’acteur, il trouve là un rôle à sa mesure en campant le troublé (et troublant) Terry McCaleb.
Terry McCaleb, un profiler légendaire du FBI, traque un tueur en série, retors et obstiné, qui s’amuse à le provoquer en semant sur les lieux de ses crimes des messages codés en lettres de sang. Alors qu’il est sur le point de capturer l’insaisissable Code Killer, le policier s’écroule, victime d’un infarctus. Sauvé de justesse par une greffe du coeur, il entame une longue convalescence, et deux ans après son accident, mène dans le port de San Diego, une paisible vie de retraité. C’est alors qu’une jeune femme, Graciela Rivers (Wanda de Jesus), vient solliciter son aide pour lui demander de retrouver le meurtrier de sa soeur, Gloria, celle à qui appartenait le coeur dont Terry est aujourd’hui pourvu. Pour honorer sa « créance de sang », ce dernier se lance alors dans une enquête ardue, physiquement dangereuse, avec le concours de son ami nonchalant Buddy Noone (Jeff Daniels).
Adapté d’un best-seller signé Michael Connelly, CREANCE DE SANG est un film qui se laisse regarder sans déplaisir avec une intrigue bien ficelée et des personnages bien campés. Calibré, mais souvent efficace, le récit met en avant un personnage savamment campé par un Clint Eastwood en grande forme. À 70 ans, il éxécute encore ses propres cascades, un credo qu’il a gardé jusqu’à… aujourd’hui, même avec quatre-vingt treize années au compteur !
Au box-office, CREANCE DE SANG ne sera pas un grand succès, ne rapportant que 31 millions de dollars de recettes mondiales pour un budget de 50 millions. En France, c’est même l’un des films les moins populaires d’Eastwood puisqu’il n’a réuni que 312 207 aficionados.
