La Dolce Vita, le parfum d’un scandale italien

Pendant longtemps, Marcello Mastroianni représentera, aux yeux du public, le beau et unique journaliste Marcello Rubini de LA DOLCE VITA. Voilà un film qui a marqué le monde du cinéma et un pays tout entier pour lequel il livre une vision indéniablement moderne. Et ancrée dans son présent.

Portrait italien

Marcello Rubini, a quitté sa province italienne pour Rome dans le but de devenir écrivain. Mais celui-ci est devenu chroniqueur dans un journal à sensations. Il fait donc la tournée des lieux dans lesquels il est susceptible de décrocher quelques scoops afin d’alimenter sa chronique. Un soir, las de la jalousie maladive de sa maîtresse Emma (Yvonne Furneaux) il sort avec Maddalena (Anouk Aimée).
Le lendemain Sylvia (Anita Ekberg), une grande star hollywoodienne fait son arrivée à Rome… Construit comme une succession de plusieurs segments, LA DOLCE VITA est un magnifique portrait, une chronique folle sur l’Italie de l’après-guerre que Frederico Fellini met en scène avec maestria.

Sorti en 1960, LA DOLCE VITA bouscule les conventions et le Vatican s’en mêle, qualifiant même le film de pornographique et blasphématoire. L’Italie et la censure, c’est une longue histoire et Fellini en fait les frais. S’inscrivant dans le mouvement du néoréalisme, le long-métrage dépeint finalement la simple

réalité. On peut penser qu’ici, Fellini pousse le curseur encore plus loin et se mêle d’une réalité brute détonnante avec un amour de la cinématographie évident. Le journaliste Serge July déclarera d’ailleurs. « Avec ce film, Fellini abandonne le néoréalisme et l’utilisation de décors naturels en faveur d’un subjectivisme prononcé et les tournages en studio.« . Un parfait résumé qui colle au film depuis déjà 62 ans.

Latin lover

Dans le fond, ce chef-d’oeuvre est une étude assez décadente de l’état d’esprit des occidentaux. Fellini déploie une impitoyable chronique qui bouscule certes les conventions, mais qui parle aux spectateurs par son ambiance virevoltante en apparence. Ce sera un carton et Marcelo Mastroianni deviendra une star incontournable, taxé de la fameuse mention « latin lover » dont il se défendra durant toute sa carrière.

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