The Walking Dead, le bilan d’une série géniale et inégale

Le titre de cet article souligne tout le paradoxe d’une série qui a finalement suivi la voie de certaines de ses consoeurs qui ne savent pas conclure au bon moment. THE WALKING DEAD a souffert de ce syndrome et on ne répétera jamais assez que ce constat est malheureux : en se basant sur les incroyables comics, il y avait une source parfaite pour réaliser de bout en bout une série magistrale. Ce que le show créé par Frank Darabont fut. Un certain temps.

La fin d’une ère

Cette fois, c’est le temps des Adieux. L’épisode 24 (!) de la saison 11 a donc bouclé en beauté cette série phénomène qui a perdu beaucoup de spectateurs depuis quatre ans. Jusqu’à l’incontournable épisode 1 de la saison 7, THE WALKING DEAD déroulait et convoquait chaque semaine les aficionados grâce à sa propension à bousculer leurs théories et à déjouer toute tentative d’anticipation. Chaque personnage était sur la sellette, l’intrigue pouvait à tout moment changer de direction et la réalisation assurait quelques beaux moments épiques. Le monde des morts-vivants ressuscitait et était sur le point de squatter à nouveau les écrans. Puis, il y eut la rupture de cet épisode meurtrier où le terrible Negan abattit sa batte sur les pauvres Glenn et Abraham. Un épisode sans concession, terrible, sanglant et sous tension. Un sommet plus jamais égalé et qui fut suivi par une baisse de rythme très étonnante par la suite. Le sommet Negan s’est alors effrité peu à peu, lui même perdant de sa superbe au fil d’épisodes de plus en plus longs, bavards et redondants. La longueur fut d’ailleurs rapidement pointée du doigt et a clairement desservi le show : résultat, au bout de deux saisons de conflits avec Negan, THE WALKING DEAD avait perdu plus de la moitié des 17 millions de spectateurs (record) du premier épisode de la saison 7.

La saison 9 a alors démarré et fut, contre toute attente, une très belle surprise. Malgré le départ de l’emblématique Rick Grimes (Andrew Lincoln), la série était parvenue à se renouveler, grâce aux

mystérieux chuchoteurs et aux ellipses qui nous ont fait gagner en dynamique tout en relançant de nouveaux enjeux. Puis, le soufflé est quelque peu retombé avec une saison 10 soporifique qui s’est éternisée. La saison 11 a elle aussi mal démarré, mais a réussi à nous tenir en haleine lors de sa deuxième partie plus convaincante. L’ultime chapitre a conclu convenablement la série, mais rien n’aura jamais égalé la force des six premières saisons qui, malgré quelques défauts, ont hissé THE WALKING DEAD dans le top des séries US.

Une série phare

La sévérité avec laquelle elle est aujourd’hui jugée semble toutefois démesurée. Bien sûr, un raccourcissement aurait dû être opéré et on n’ose imaginer sa qualité si elle s’était compactée en sept ou huit saisons. Lors de ses deux derniers segments, on a clairement ressenti la perte de budget et la réalisation sonnait parfois « cheap », ce qui a forcément nui à son attrait. Tout comme la ribambelle de personnages secondaires qui ont parasité l’écran et qui n’avaient pas tous la même consistance. Mais pourtant, THE WALKING DEAD a marqué son temps. Elle fut, avec GAME OF THRONES, l’une des grandes initiatrices d’un nouveau genre de série, plus épique, plus libéré. Si LOST avait entamé les démarches en 2004 avec un spectacle jamais-vu à la TV, ses deux consoeurs ont réussi à confirmer cette nouvelle ère alors que les réseaux sociaux gagnaient en force. Elle est aujourd’hui la source de souvenirs impérissables pour les fans qui se sont attachés à cet univers et ont tenu jusqu’à la fin malgré une certaine lassitude. Qu’ils se rassurent, tout ne se termine pas là : trois spin-offs sont en route et devraient ouvrir une nouvelle ère. Gageons que le format court (potentiellement en six épisodes) lui offre un nouvel élan…

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