Une histoire simple, l’ode féministe de Claude Sautet

On pourrait dire que le film UNE HISTOIRE SIMPLE est une sorte de « cadeau » offert à Romy Schneider de la part de Claude Sautet. L’actrice est l’initiatrice du scénario et demande directement au cinéaste ainsi qu’à l’auteur Jean-Loup Dabadie de lui écrire une histoire célébrant l’amitié et la solidarité féminines.

Quatrième collaboration

Marie (Schneider) élève seule son fils adolescent. Sa relation avec Serge (Claude Brasseur) s’étiole, et elle décide de le quitter et de ne pas garder l’enfant qu’elle attend de lui. Elle finit par se rapprocher de George (Bruno Cremer), son ex-mari alors qu’en même temps, les amis de Marie ont chacun leurs propres soucis à régler. Claude Sautet retrouve donc Romy Schneider pour la quatrième fois. C’est la seule fois dans toute la carrière du cinéaste que le personnage principal est une femme.

On se glisse ici dans la peau d’une femme confrontée à un moment délicat de sa vie, déchirée entre un amant qu’elle n’aime plus et la réapparition de son ex-mari. UNE HISTOIRE SIMPLE reste un film important des 70s, une décennie où les droits de femmes changent et où certaines voix s’élèvent. Un mouvement féministe se met en place et la première scène du film témoigne d’une importante prise de position : Marie décide d’avorter. Un acte édifiant pour l’époque. La loi Veil venait en effet d’être dépénalisée après moult débats.

Avant le drame

Les films de Sautet restent néanmoins des films humains avant d’être des films à thèmes. UNE HISTOIRE SIMPLE est, à l’inverse de ce que son nom indique, la chronique d’une vie à la croisée des chemins, une galerie de portraits aux sentiments contrariés. C’est peut-être l’une des oeuvres les plus touchantes du cinéaste, celle où l’on voit Romy sourire encore un peu avant le terrible événement qui va la toucher trois ans plus tard…

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