La prisonnière du désert, le chef-d’oeuvre de John Ford

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Dans la carrière incroyablement riche de John Ford, LA PRISONNIERE DU DESERT tient une place à part. C’est le moment où le western se questionne sur sa propre nature, cet instant où John Wayne surpasse son statut d’icône. Un pur chef-d’oeuvre qui est encore, aujourd’hui, l’une des références en terme de dramaturgie pour le cinéma d’auteur américain.

Nous sommes au Texas en 1868. Après avoir combattu aux côtés des Sudistes, Ethan Edwards (John Wayne) revient au pays. Juste après son retour, la famille de son frère est attaquée par les Comanches. Tous périssent à l’exception de la petite Debbie (Natalie Wood, star en devenir), la nièce d’Ethan, et de la jeune Lucy, enlevées par les Indiens. Il se jure alors de les retrouver.

Un fait réel est à l’origine du film. En 1860, le fameux capitaine Sul Ross lance une opération contre les Comanches. Lui et ses 150 hommes occupent un camp qu’ils détruisent en tuant femmes et enfants pendant que les guerriers sont absents. Il retrouve alors une certaine Cynthia Ann Parker qui tentait de s’échapper à cheval. Ross s’aperçoit alors que c’est la jeune fille qui fut enlevée à l’âge de neuf ans.

LA PRISONNIERE DU DESERT devient la première pierre du Nouvel Hollywood. Les héros invincibles et uniformes vont se faire plus rares pour laisser la place à des anti-héros torturés et moins équilibrés. John Wayne interprète ici un personnage antipathique, raciste et violent. Un contraste pour la star, érigée en héros de la nation. Ici, il est avide de vengeance, mais pousse la définition de

ce mot vers un paroxysme effrayant. Dans le fond, c’est un être obsessionnel. Il traque sa nièce parce qu’il est persuadé qu’elle a été « souillée ». La mort de son ennemi, il la veut autant physiquement que spirituellement. Même dans cette forme d’absolue, il ne semble plus à sa place dans le monde.

Après des années de recherche, quand il finit par la retrouver, on ne sait pas s’il va la sauver ou la tuer. C’est finalement lui qui est seul, s’éloignant de la caméra dans un plan qui restera à jamais gravé dans l’Histoire du cinéma.

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