Indochine, la France face à son passé

L’histoire entre la France et l’Indochine est aussi vaste que complexe, nourrie par un passé colonial qui s’est achevé en 1954. Le cinéma hexagonal s’est pris de passion pour cette tranche de l’Histoire avec trois films sortis coup sur coup.

Un sujet sensible

Après L’AMANT, réalisé par Jean-Jacques Annaud, puis DIÊN BIÊN PHU par Pierre Schoendoerffer, respectivement sortis en janvier et en mars, INDOCHINE débarque sur les écrans en avril 1992. Le film de Régis Wargnier clôt donc une forme de trilogie sur un sujet délicat. Ces trois productions de prestige ont des histoires situées dans le contexte de l’expérience coloniale française au Vietnam. Elles ont toutes été tournées sur les rives du Mékong et près des rivages de la mer de Chine, auxquels sont restés attachés de très nombreux français nostalgiques de l’ancien empire colonial, ou tout simplement amoureux de ce pays resté à l’écart du monde depuis son indépendance.

Trois films, un sujet

Profitant de la récente ouverture des autorités viêtnamiennes, les trois cinéastes ont réussi à tenir le pari insensé de tourner dans un pays dépourvu de toute infrastructure cinématographique. Leur réussite a été rendue possible grâce à la ténacité et à l’ambition de trois producteurs : Claude Berri, qui a misé 122 millions de francs (environ 18 millions d’euros), Jacques Kirsner, qui a engagé 140

L’Amant

millions de francs (21,3 millions d’euros) et Eric Heumann, lequel a investi près de 120 millions de francs (environ 18 millions d’euros également).

INDOCHINE sera le plus primé des trois films en obtenant cinq César et l’oscar du meilleur film étranger ! Il sera également le plus rentable de tous en réunissant 3 198 663 spectateurs (il bat L’AMANT d’une courte tête, le film d’Annaud ayant atteint 3 156 124 tickets vendus). C’est le plus romanesque des trois longs-métrages, le plus ample. L’AMANT est l’adaptation du prix Goncourt de Marguerite Duras, un livre dans lequel la romancière évoque avec nostalgie son adolescence au Vietnam et aussi sa rencontre amoureuse avec un séduisant Chinois. La nostalgie n’est pas le moteur de Schoendoerffer qui reconstitue la défaite française en 1954 à Diên Biên Phu. Au contraire, le long-métrage est une véritable catharsis d’un traumatisme, afin de pouvoir tourner définitivement la page d’un passé bien douloureux aussi bien pour les français que les vietnamiens.

Diên Biên Phu

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