À la poursuite du diamant vert, Robert Zemeckis et son sens de l’aventure

En une poignée de minutes, À LA POURSUITE DU DIAMANT VERT vous ramène quelques décennies plus tôt. Le film réalisé par Robert Zemeckis possède cet aspect décomplexé et old school qui renvoie directement à ce cinéma populaire qui a peut-être trouvé sa plus grande décennie en terme de créativité. Nous ne sommes certainement pas face à un grand film (comme a pu l’être LES AVENTURIERS DE L’ARCHE PERDUE), mais il est aisé de dire que le plaisir à revoir Michael Douglas et Kathleen Turner vagabonder dans la jungle reste intact.

Douglas à la manoeuvre

Une jeune romancière à succès part en Colombie à la recherche de sa soeur qui a été kidnappée. Accompagnée d’un aviateur quelque peu blasé, elle affrontera les dangers d’une jungle inhospitalière pour récupérer un fabuleux diamant qui servira de monnaie d’échange. Un pitch simple et limpide. On le doit à la regrettée Diane Thomas, qui soumet l’idée à un certain Michael Douglas venu manger au restaurant dans lequel la jeune femme est… serveuse. L’histoire de Thomas est d’ailleurs tragique : peu après l’écriture de ce film, Douglas lui offrit une Porsche en guise de récompense. Heureuse de pouvoir exercer un métier qui la fait rêver depuis toujours, elle est engagée pour réfléchir à une suite d’INDIANA JONES qu’elle ne pourra jamais terminer. Elle décède à 39 ans dans un accident de la route avec sa Porsche conduite par un ami…

Pour en revenir au script de À LA POURSUITE DU DIAMANT VERT, Douglas se tourne vers Robert Zemeckis pour mettre en scène le film. À l’époque, le cinéaste n’est pas encore très connu, mais possède un soutien de taille : Steven Spielberg, le Golden Boy d’Hollywood. Impressionné par son court-métrage A FIELD OF HONOR, le réalisateur des DENTS DE LA MER accepte de produire ses deux premiers longs-métrages qui se nommeront CRAZY DAY (avec une BO éclatante des Beatles) et LA GROSSE MAGOUILLE. Deux succès d’estime, mais pas commerciaux. Ecrits avec son compère Bob Gale, ces deux échecs ne leur permettent pas de monter leur nouveau projet qui parle d’un jeune homme voyageant dans le temps…

Le cocktail parfait pour un succès

La proposition de Douglas arrive alors au bon moment. L’acteur star produit avec l’aide de la FOX et un budget de 10 millions est débloqué. La tendance de l’époque promet au film une belle exposition, mais le studio veut des garanties au casting pour être sûr de se renflouer. Douglas prend le premier rôle tandis

qu’il propose à Kathleen Turner le personnage de Joan Wilder. Un choix qui rassure la FOX : Turner est une star depuis son rôle dans LA FIEVRE AU CORPS. Danny DeVito intègre également la distribution et le film de devenir un festival de décontraction, entre répliques ciselées, exotisme mesuré et glamour assumé. Le cocktail parfait du divertissement impeccablement orchestré par un Robert Zemeckis appliqué qui va connaître son premier gros succès.

À LA POURSUITE DU DIAMANT VERT va faire mieux que rentrer dans ses frais. Avec 116 millions de dollars de recettes, c’est un véritable carton qui a même attiré près de 3,2 millions de spectateurs en France. Cette fois, Zemeckis a les coudées franches et peu désormais démarcher sereinement les producteurs pour un voyage dans le temps qui va le mener vers les sommets…

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