Spy Game, Robert Redford et Brad Pitt chez Tony Scott

Souvent comparé à Robert Redford de par son physique et la pertinence de ses choix, Brad Pitt se retrouve à l’écran avec son aîné dans un film d’action hyper efficace qui s’infiltre dans les arcanes de la CIA. Et agit également comme un passage de témoin entre deux générations.

Un duo de choc

Alors en plein boom à Hollywood (au cinéma et… chez les paparazzis !), Pitt enchaîne les projets de prestige avec de grands noms. Redford, de son côté, s’est surtout penché sur la réalisation avec quelques grands succès (comme L’HOMME QUI MURMURAIT À L’OREILLE DES CHEVAUX). Il revient ici au thriller politique, genre dont il est l’une des principales figures avec ses participations dans LES TROIS JOURS DU CONDOR et LES HOMMES DU PRESIDENT. Dans SPY GAME, il incarne Nathan Muir, un vétéran de la CIA, qui apprend que Tom Bishop (Brad Pitt), son ex-partenaire, vient d’être capturé en Chine, alors qu’il préparait, sans le consentement de ses supérieurs hiérarchiques, l’évasion d’un détenu étranger. Quelques années plus tôt, les deux hommes formaient un tandem de choc. Ensemble, sur tous les

points chauds du globe, ils accomplissaient secrètement les missions les plus périlleuses qu’il soit… jusqu’à Elizabeth Hadley (Catherine McCormack), une jeune femme rencontrée à Beyrouth.
Accusé d’espionnage, Tom sera exécuté dans les prochaines 24 heures. Les hauts dirigeants de la CIA, craignant une crise internationale, refusent de se porter à son secours. Oubliant les rancoeurs du passé, Nathan va se lancer dans sa mission la plus personnelle et la plus dangereuse pour tenter de sauver la peau de l’un de ses meilleurs hommes.

Un contexte difficile

Trois ans après ENNEMI D’ETAT, le réalisateur Tony Scott revient donc à la réalisation avec ce thriller nerveux pour lequel il ne lésine pas sur les moyens. Porté par l’excellente composition musicale de Harry Gregson-William, le film parvient sans mal à remplir sa mission. Le metteur en scène plonge ici dans les mécanismes de la CIA et propose un récit emballant sur la paranoïa ambiante qui s’est totalement décuplée au moment de la sortie du film. En effet, celle-ci est fixée au 21 novembre 2001 aux Etats-Unis, soit seulement deux mois après les terribles attentats du 11 septembre. Scott avouera que la lecture du long-métrage n’est clairement plus la même suite à ces événements, mais s’efforce de sortir tout de même SPY GAME malgré le contexte (une séquence d’attentat-suicide sera toutefois supprimée de la version finale pour ne pas choquer le public).

C’est peut-être pour cette raison que le box-office fut décevant. Produit pour 92 millions de dollars, SPY GAME n’en rapportera que 145 millions à travers le monde (dont un triste 62 millions aux USA). Malgré la réunion des deux vedettes, le film n’attire pas, mais trouvera une belle seconde vie sur le marché de la location vidéo. Comme quoi, un succès c’est aussi une affaire de timing.

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