Les Nuits de Harlem, l’unique réalisation d’Eddie Murphy

1989, Eddie Murphy est au sommet de sa popularité. Il peut tout faire et tout jouer. Il est la représentation même du cool, s’inscrivant dans une décennie pimpante. Alors Murphy veut lui aussi s’essayer à la réalisation avec LES NUITS DE HARLEM dans lequel il partage l’affiche avec l’un des autres grands comiques afro-américain de l’époque, Richard Pryor.

C’est précisément cette réunion qui rend heureux Murphy. Richard Pryor est une idole. Son exemple. Son film se déroule dans le Harlem des années 30. Quick (Murphy), un jeune orphelin, sauve la vie de Ray Sugar (Pryor), un propriétaire d’une maison de jeu et pour le remercier, l’homme décide d’adopter l’enfant. Vingt ans plus tard, cette drôle de famille est à la tête d’un célèbre club à Harlem. Tout le monde se presse pour venir jouer, boire ou profiter des belles femmes de cette discothèque mais cette affaire florissante attire aussi les gangsters de la pire espèce comme Bugsy Calhoune (Michael Lerner). Membre de la pègre, ce dernier menace le club et ce n’est pas du goût de Quick. Mais l’ancien garçon des rues a ses propres méthodes pour évincer ce genre d’intrus..

Un rêve devenu réalité

Avec le soutient de la PARAMOUNT, Eddie Murphy parvient à réunir un joli budget de 30 millions de dollars (en même temps, difficile de refuser quoi que ce soit à celui qui vous a rapporté des millions avec LE FLIC DE BEVERLY HILLS). En s’inscrivant dans une époque lointaine, Murphy parvient à se détacher de

la décennie qui l’a hissé au sommet. Il réalise ici un rêve, une unique création qui va devenir le premier et ultime essai de l’acteur derrière la caméra. Les critiques de l’époque n’ont pas hésité à s’acharner sur LES NUITS DE HARLEM, film bien imparfait et souffrant d’un scénario parfois mal maîtrisé. Mais l’interprète d’Axel Foley partage l’affiche avec un Richard Pryor parfait et tente même quelques jolies trouvailles visuelles. Paradoxalement, il semble moins libéré devant la caméra, comme si le fait de se mettre en scène le limitait dans son jeu d’acteur. Bon, on pourrait aussi évoquer un certain laxisme à cause des nombreuses fêtes auxquelles l’acteur a participées ! Il avouera d’ailleurs dans une interview que la réalisation ne le passionnait pas vraiment et qu’il passait le plus clair de son temps à dénicher le meilleur endroit pour la fête idéale du soir… Enfin, il y a un point positif où tout le monde se rejoint : c’est la Bande Originale. Elle est composée par un maître du jazz, Herbie Hancock, qui connu la gloire en 1983 avec son tube ROCKIT. Dans un style bien différent, il livre ici une partition superbe, se mêlant magnifiquement avec l’époque du film.

Malgré des avis négatifs, LES NUITS DE HARLEM a attiré le public, amassant 95 millions de dollars. Il restera (probablement pour toujours) l’unique réalisation d’un acteur qui va confirmer son statut de star lors de la décennie suivante. Même s’il ne rayonnera plus jamais comme dans les 80s…

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