Rio Bravo, John Wayne chez Howard Hawks

La première collaboration entre John Wayne et le cinéaste Howard Hawks remonte à 1948 pour le superbe LA RIVIERE ROUGE. La carrière de Hawks se terminera d’ailleurs avec John Wayne pour RIO LOBO en 1970. Ensemble, ils vont donc traverser plus de vingt ans avec, au centre, ce RIO BRAVO qui représente une certaine quintessence du classicisme américain.

À Rio Bravo, petite bourgade de l’Arizona, le shérif John T. Chance (Wayne) est en lutte ouverte contre le puissant gang des frères Burdette (John Russell et Claude Akins). Un soir, à la suite d’une rixe de saloon, l’un des frères abat froidement un cow-boy. Chance l’arrête et l’incarcère. Mais il doit alors faire face à des adversaires résolus. Pour le seconder, il n’a à sa disposition que Stumpy (Walter Brennan), un vieil adjoint boiteux, et Dude (Dean Martin), un ivrogne. Enfin, le jeune et sympathique garde du corps, Colorado (Ricky Nelson), se joint à eux. Sans compter « Feathers » (Angie Dickinson), une joueuse professionnelle dont le shérif est tombé amoureux…

Un western « joyeux »

RIO BRAVO se veut l’antithèse du film de Fred Zinneman, LE TRAIN SIFFLERA TROIS FOIS. On ne s’y encombre pas de psychologie, le ton général étant à l’euphorie tandis que la solidité virile joue à plein. Il s’établit entre les personnages une complicité qui suscite chez le spectateur une intense jubilation. Il n’est pas étonnant que ce soit l’un des films favoris de Quentin Tarantino ! C’est que Howard Hawks respecte ici scrupuleusement les lois du western tout en parvenant à rendre l’ensemble plus jovial et parfois humain.

Les sentiments en présence sont assez simples (la violence, l’amour, le courage, la résilience) et l’intrigue reste plutôt linéaire, sans alourdissement. On est ici dans une savoureuse décontraction

qui relève de la comédie. Ce qui ne veut pas dire que RIO BRAVO n’est pas exigeant. Hawks est un méticuleux qui trouve constamment le bon rythme et la bonne réplique, pointant sa caméra avec une maestria indéniable. Il y a une véritable efficacité narrative qui est la marque de ce grand cinéaste qui aura touché à tous les genres dans sa carrière.

RIO BRAVO annonce la fin du western classique. La même année, Arthur Penn tournera LE GAUCHER qui se veut plus psychologique et introspectif. Puis, en 1964, ce sera l’arrivée en force du western à l’italienne et d’un certain Sergio Leone avec POUR UNE POIGNEE DE DOLLARS.

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