The patriot, un film puissant à la gloire de Mel Gibson

Lorsque sort THE PATRIOT en 2000, le réalisateur Roland Emmerich est le roi d’Hollywood. En s’insérant dans le milieu avec UNIVERSAL SOLDIER en 1992, le cinéaste cartonne par la suite avec STARGATE en 1994 (un beau succès avec 196,5 millions de dollars amassés pour 55 millions de budget) et surtout

INDEPENDENCE DAY (816,9 millions de recettes à l’époque qui, aujourd’hui, atteindraient 1,672 milliard !), un véritable phénomène de société, suivi de sa relecture du monstre GODZILLA qui s’avère également être un succès (379 millions rapportés pour 125 millions de budget). Alors quand le cinéaste et le scénariste Robert Rodat (auteur du grandiose IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN) collaborent, ils ont les coudées franches et l’ambition nécessaire pour mettre en scène un film imposant. 

La petite histoire dans la grande

De la guerre d’indépendance contre la Grande-Bretagne qui s’est déroulée dans les treize colonies américaines entre 1775 et 1781, les deux hommes ont conservé en toile de fond la guérilla et les batailles en resserrant l’intrigue sur la vie bouleversée d’une famille de Caroline du Sud. Ils créent alors le personnage de Benjamin Martin, un fermier qui se battit autrefois contre les Indiens et les français. En fixant le regard sur ce père de famille, Emmerich touche à une forme d’universalité tout en sachant pertinemment qu’un grand acteur devra être engagé pour l’incarner. 

Superstar des années 90, Mel Gibson accepte le rôle et rassure d’autant plus les financiers du film. L’acteur sort des cartons successifs du chef-d’oeuvre BRAVEHEART et des épisodes 3 et 4 de l’ARME FATALE. Des films moins marquants comme LA RANCON et COMPLOTS ont également été des succès. Intouchable, l’histoire retiendra qu’en cette année 2000, il sera à l’affiche d’une des comédies les plus rentables de tous les temps : CE QUE VEULENT LES FEMMES (avec 372,3 millions de dollars de recettes) ! Bref, Gibson est au sommet et se passionne donc pour l’histoire de THE PATRIOT et le personnage de Martin. Adorant préparer de grandes scènes de bataille en plongeant dans la mêlée, il prend très à coeur son rôle et n’hésite pas à conserver son tomahawk pendant des mois ! Emmerich apprécie ce professionnalisme et peut lâcher la bride en terme de volonté épique. Un budget de 110 millions lui est alloué alors il se décide à mettre en boîte de grandes séquences d’action avec des centaines de figurants. Parfois tournées en une seule prise, elles ont nécessité une organisation sans faille de la part des coordinateurs de cascades qui ont méticuleusement préparé les chorégraphies de combat en amont. 

Une grande ambition

Le gigantisme du film s’en ressent à chaque plan. Souvent peu à l’aise dans le registre de l’émotion, il peut ici compter sur un incroyable acteur principal pour faire le boulot, bien soutenu par la sublime partition de John Williams. Lyrique et poignant jusqu’au bout, on revoit aujourd’hui ce film comme un spectacle qui a du coeur et une folie presque démesurée. Violent, sans concession et parfois embarrassé par sa longue durée, THE PATRIOT est une

oeuvre d’une autre époque qui rappelle les grandioses fresques d’antan. N’évitant pas un certain manichéisme, Emmerich reste toutefois maître de son sujet et ne parviendra plus jamais à retrouver cette force sur ses futurs films.

Pourtant, lors de sa sortie, les critiques sont partagées. Loin d’être un carton, il déçoit au box-office avec seulement 215,3 millions rapportés. Le cinéaste devra attendre quatre ans pour repartir au combat avec LE JOUR D’APRES qui sera un nouveau carton avec 542 millions de dollars rapportés. Vient ensuite une période plus difficile avec le désastreux 10 000 (qui fera un flop total), un WHITE HOUSE DOWN anecdotique et une suite inutile d’INDEPENDENCE DAY. Tout juste retiendrons nous l’inattendu succès du moyen 2012 (769,6 millions de dollars de recettes tout de même).

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