La maison du lac, Henry Fonda et Katharine Hepburn réunis

Il est rare que les deux acteurs principaux d’un film soient chacun récompensés par un oscar. Ce fut le cas pour Henry Fonda et Katharine Hepburn dans LA MAISON DU LAC, réalisé en 1981 par Mark Rydell.

Deux acteurs au sommet

Norman Thayer (Fonda) et sa femme Ethel (Hepburn), viennent comme chaque année passer l’été dans leur maison de vacances sur le lac, à Golden Pond. Leur fille Chelsea (Jane Fonda) leur rend visite avec son

nouveau fiancé et son jeune fils Billy (Doug McKeon). D’abord méfiante, la relation entre Norman et le jeune homme va évoluer peu à peu… Avant tout, LA MAISON DU LAC est une histoire de famille. Dans le scénario d’abord puisque l’intrigue reste mince et principalement centrée sur le temps qui passe et les liens qui peuvent unir les personnes entre elles. Mais c’est aussi, plus directement, la réunion de Jane Fonda et son père Henry dont les rapports ne sont pas toujours au beau fixe. Distante et plutôt froide, leur relation est également un moyen d’offrir une vérité à l’écran tout en laissant la place à Henry Fonda d’exprimer tout son ressenti à travers la fiction. Une fiction qui s’avérera salvatrice, Jane allant chercher l’oscar du meilleur acteur à son père, trop faible pour se déplacer sur scène.

Face à lui, il y a Katharine Hepburn, l’une des plus grandes actrices de tous les temps. Toujours en avance sur son temps, voilà une femme qui casse tous les codes de l’époque, refusant les conventions tout en étant dotée d’un caractère bien trempé. Avec LA MAISON DU LAC, elle va détenir un record toujours inégalé jusqu’à présent : remporter un quatrième oscar après MORNING GLORY, DEVINE QUI VIENT DÎNER et LE LION EN HIVER. Une prouesse exceptionnelle qui témoigne de son impact au sein de l’industrie. Dans le film de Mark Rydell, elle devient presque commentatrice de sa propre vie et forme avec Henry Fonda un couple dont la vie s’est déroulée bien trop rapidement. C’est également l’hommage d’Hollywood à sa propre histoire avec ces deux mythes réunis.

La fin d’une ère

D’un classicisme absolu, LA MAISON DU LAC est réellement un film d’un autre temps, celui où même les drames familiaux étaient populaires. Avec ses plans magnifiques sur une nature gracieuse et ses envolées musicales (composées par Dave Grusin), on retrouve tout ce qui a fait la noblesse de l’incontournable mythe hollywoodien. Il y a dans cette histoire une forme de mélancolie, celle que renferme tous ces bons moments qui vont bientôt se terminer. Il y a de la spontanéité et de la sincérité dans cette oeuvre hors du temps qui fut l’un des plus gros cartons du box-office 1982, se hissant à la cinquième place du classement annuel (alors dominé par un certain E.T). Tout un symbole.

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