Ghost, romantisme et fantastique pour un film populaire

Nous sommes en 1988. Le scénariste débutant Bruce Joel Rubin n’a écrit qu’un scénario jusque là : le dénommé L’AMIE MORTELLE, mis en scène par Wes Craven. Il a déjà une belle idée pour sa prochaine histoire, mais celle-ci est encore brouillonne. Il a en tout cas une vision claire : le film doit être raconté du point de vue d’un fantôme.

Un script désiré

La PARAMOUNT PICTURES est très intéressée par l’idée et reçoit rapidement un traitement de Bruce Joel Rubin. Le studio préfère tout de même confier le projet à une personne plus aguerrie et pense alors à Jerry Zucker qui a cartonné dans les 80s avec Y A-T-IL UN PILOTE DANS L’AVION ? ou encore TOP SECRET. Toutefois, le cinéaste trouve que le scénario manque de substance, décidant alors de le remanier en partie. D’abord réticent, Rubin constate que Zucker désire en fait améliorer certains points et ne veut nullement modifier son histoire. De concert, ils vont alors aboutir à la version que l’on connaît tous.

Les désaccords reviennent au moment du casting. Rubin n’a qu’un seul acteur en tête : Patrick Swayze. La PARAMOUNT n’est pas contre l’idée, du moment que le nom est assez reconnu pour toucher le grand public. Néanmoins, la firme envisage même de viser plus haut et s’entretient avec Zucker. Deux noms ressortent : Harrison Ford et Tom Cruise, soit deux des plus grandes stars du moment. Douche froide : aucun des deux n’acceptent de jouer un mort. Swayze va alors se démener pour qu’on lui fasse confiance, conscient que ce rôle peut changer totalement sa carrière. Il parvient à décrocher une précieuse audition et convainc tout le monde. Le fantôme est enfin trouvé. Concernant Molly, Demi Moore a été préférée à Madonna et Nicole Kidman tandis que Whoopi Goldberg, loin de faire l’unanimité, fera pencher la balance grâce à son humour dévastateur.

La peur d’une sortie anecdotique

Après le tournage, le studio se confronte à une problématique. En effet, le doute s’installe quant à la réussite d’un film qui a coûté 22 millions de dollars. La presse ne s’enthousiasme pas (les avis restent globalement dans la moyenne sans véritables éclats), poussant la PARAMOUNT à tenter une sortie en

plein été. GHOST arrive dans les salles le 13 juillet 1990 et démarre convenablement avec 12 millions de dollars. Puis la machine s’active. Le bouche à oreille devient considérable au fil des semaines. Résultat ? Il se maintient durant 19 semaines dans le top 5 du box-office US et totalise 217,6 millions de dollars de recettes (soit 482,081 millions si on prend en compte l’inflation). La France (qui le sort en novembre 1990) lui réserve également un bel accueil avec plus de 3 millions de tickets vendus. Aux Oscars, il remporta deux récompenses : celle de la meilleure actrice dans un second rôle pour Goldberg et celle du meilleur scénario pour Rubin.

GHOST est encore et toujours l’un des films américains les plus rentables de tous les temps. Le marché vidéo explosa (les VHS se sont vendues et louées comme des petits pains) tandis que les diffusions télévisées ont été de francs succès. Sans compter, évidemment, le carton de la BO et notamment l’inoubliable musique de THE RIGHTEOUS BROTHERS intitulée UNCHAINED MELODY. Trente-deux ans plus tard, la magie n’a toujours pas changé malgré quelques effets un peu datés.

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