Total Recall, l’histoire d’un ambitieux film SF

TOTAL RECALL, c’est avant tout la rencontre de deux hommes : le cinéaste Paul Verhoeven et la star Arnold Schwarzenegger. Ce dernier est d’ailleurs au sommet de sa gloire lors de la sortie du film, s’apprêtant à frapper fort l’année d’après avec TERMINATOR 2.

Un projet qui s’étire

TOTAL RECALL est également un projet de longue date puisque les scénaristes Ronald Shusett et Dan O’Bannon en débutent l’écriture dans les années 70. Adapté d’une nouvelle écrite par Philip K.Dick intitulée SOUVENIRS À VENDRE, le long-métrage est très ambitieux sur le papier et va décourager ses deux initiateurs. En effet, ils se rendent compte que le tout serait trop cher et que la technologie n’est pas assez avancée pour permettre de réaliser des effets visuels de qualité. Durant plus de quinze ans, le script va circuler au sein des studios sans toutefois trouver preneur. C’est en 1987 que le projet est tout prêt de se concrétiser lorsque le célèbre producteur Dino de Laurentiis achète le scénario en envisageant un certain Patrick Swayze dans le rôle principal ! Mais, finalement, le film ne se fera pas et TOTAL RECALL repart une nouvelle fois libre de droits.

Arnold Schwarzenegger a vent du projet lorsqu’il tourne LE CONTRAT. Très intéressé, il saute sur l’occasion dès que de Laurentiis s’en désintéresse. De son côté, David Cronenberg s’est penché sur le script avec les deux scénaristes, mais il ne parvient pas à s’entendre avec les producteurs qui souhaitent, de leurs côtés, en faire un simple film d’action. En parvenant à convaincre la société CAROLCO PICTURES d’acheter les droits, Schwarzy s’assure aussi un rôle de producteur et un contrôle créatif important sur le projet. C’est lui qui impose Paul Verhoeven au poste de réalisateur. La star autrichienne avait été soufflée par ROBOCOP et ne désire que lui pour mettre en boîte TOTAL RECALL.

Une oeuvre marquante du genre SF

Le film marquera donc la deuxième incursion du cinéaste dans la SF. Verhoeven s’empare de cette commande pour signer un film extraordinaire. Parfaitement heureux de disposer d’un budget conséquent (65 millions de dollars), il met en scène une production spectaculaire pour laquelle il renoue

avec ses thèmes de prédilection et certains motifs visuels récurrents depuis ses premiers films. Entre rêve et réalité TOTAL RECALL redéfinit le cinéma de genre et transpose aussi dans l’univers du space opera une chasse à l’homme haletante. Grandement inspiré par Alfred Hitchcock (l’un de ses modèles assumés), on pourrait presque déceler ici une version SF de LA MORT AUX TROUSSES. En mélangeant avec grand talent ses multiples influences (qui vont des comics US des années 50 à l’expressionnisme allemand), Verhoeven nous offre également des personnages féminins puissants dont une redoutable Sharon Stone qui interprète à la fois une épouse aimante et une tueuse impitoyable. L’actrice retrouvera d’ailleurs le cinéaste pour le plus gros succès de sa carrière, BASIC INSTINCT.

Toujours aussi grandiose trente-deux ans plus tard, TOTAL RECALL est une pépite, loin de l’affreux remake réalisé par Len Wiseman en 2012. Sorti en 1990, le film cartonne avec 261,2 millions de dollars de recettes mondiales et assoit définitivement le statut du cinéaste à Hollywood. Deux ans plus tard, il fera encore plus fort avec BASIC INSTINCT (au box-office).

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