critique de LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES

Best-seller mondial dans les librairies (avec plus de 4 millions de ventes), le roman LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES écrit par Delia Owens est transposé au cinéma par le biais de la réalisatrice Olivia Newman qui a principalement oeuvré à la télévision.

Kya (Daisy Edgar-Jones), une petite fille abandonnée, a grandi seule dans les dangereux marécages de Caroline du Nord. Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur la « Fille des Marais » de Barkley Cove, isolant encore davantage la sensible et résiliente Kya de la communauté. Sa rencontre avec deux jeunes hommes de la ville lui ouvre un monde nouveau et effrayant ; mais lorsque l’un d’eux est retrouvé mort, toute la communauté la considère immédiatement comme la principale suspecte. A mesure que la vérité sur les événements se dessine, les réponses menacent de révéler les nombreux secrets enfouis dans les marécages. Voilà le point de départ d’une histoire qui nous embarque dans la tête de cette jeune fille mal comprise et régulièrement abandonnée par ceux qu’elle aime.

C’est ici dans la notion de sacrifice, mais aussi d’espoir que se place le film. En connectant son heroïne avec la nature, la réalisatrice use parfois d’artifices dispensables dans sa mise en scène (et dans le script), mais soigne ses personnages et sa direction d’acteurs. Daisy Edgar-Jones crève littéralement l’écran dans le rôle de Kya, passant au second plan les prestations pourtant solides de ses deux camarades de jeu (Taylor John-Smith et Harris Dickinson). Elle est cette fille sans attache et sans repères qui va se construire seule tout en s’inspirant de la nature elle-même. Tout son environnement l’intrigue et la passionne parce que c’est son seul réconfort et son unique manière de dialoguer. Alors elle la dessine encore et encore afin que chaque détail soit éternellement couché sur papier.

Si LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES n’oublie pas sa partie thriller, celle-ci passe clairement au second plan pour se concentrer sur les enjeux humains. Devant son apparente simplicité se cachent des idées parfois dures et noires, reflétées par une certaine toxicité humaine. En sous-texte, on y décèle ce racisme latent enfoui dans des regards qui en disent plus que des mots, ainsi qu’une violence masculine qui est capable de briser des vies. Dans un effet cyclique du plus bel effet, Kya revit les maltraitances d’une mère qui l’a abandonnée, ce qui lui permet de se reconnecter avec son passé et de mieux comprendre son choix. En nous touchant plus qu’en nous impressionnant, cette adaptation vaut le détour et nous parle avec une évidente authenticité jusqu’à un final d’une émouvante beauté.

AVIS GLOBAL : Une belle histoire, superbement portée par Daisy Edgar-Jones, et réalisée avec une passion certaine. Si quelques raccourcis narratifs sont à déplorer, ils n’entachent pas pour autant un film émouvant et dénué de cynisme.

NOTE :

Note : 3.5 sur 5.

LÀ OÙ CHANTENT LES ÉCREVISSES est actuellement disponible au cinéma.

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