La colline des hommes perdus, l’union entre Sean Connery et Sydney Lumet

En pleine période de réflexion sur son avenir, Sean Connery va trouver un cinéaste avec lequel il va pouvoir développer d’autres facettes de son jeu, ce qu’il regrette en incarnant James Bond depuis de nombreuses années déjà. Dans LA COLLINE DES HOMMES PERDUS, il retrouvera un second souffle en tant que comédien.  

Une rencontre

Nous sommes en 1964. 007 GOLDFINGER cartonne et OPERATION TONNERRE est déjà en cours de production. Cependant, l’acteur aimerait aussi voir un peu ailleurs et essayer d’autres horizons comme celui qu’il a entraperçu avec Alfred Hitchcock dans PAS DE PRINTEMPS POUR MARNIE. Au coeur de sa décennie Bond, il va faire la rencontre d’un réalisateur qui lui permettra de densifier son jeu : Sydney Lumet. Certes, ce dernier ne possède pas encore une carrière s’étendant sur plusieurs décennies, mais il est déjà largement reconnu grâce au chef-d’oeuvre DOUZE HOMMES EN COLERE en 1957 (son premier film, on le rappelle…). Il signera sept autres longs-métrages dont le mémorable LONG VOYAGE VERS LA NUIT. Son union avec Connery sera déterminante. 

Contre la guerre

Dans ce drame antimilitariste qu’est LA COLLINE DES HOMMES PERDUS, l’acteur doit composer avec un scénario tragique et brutal, très éloigné du côté cool et glamour de 007. Durant la seconde guerre mondiale, un camp disciplinaire situé en Lybie et dirigé par le sergent-major Wilson accueille cinq nouveaux prisonniers. Le terrible et très cruel sergent Williams (interprété par un monstrueux Ian Hendry) est nommé par Wilson (Harry Andrews) pour en faire ce qu’il estime de vrais soldats. Sous un soleil de plomb et face au défi d’une colline artificielle installée au milieu du camp pour les malmener, les cinq hommes doivent affronter l’autorité du sergent Williams. 

Intense, Sean Connery réalise une belle performance et s’ouvre une nouvelle porte. D’abord, il poursuivra sa carrière avec Lumet dans LE DOSSIER ANDERSON en 1971, THE OFFENCE en 1973, un véritable chef-d’oeuvre d’une noirceur absolue qui fut interdit durant de longues années en France, puis LE CRIME DE L’ORIENT-EXPRESS en 1974 et enfin FAMILY BUSINESS en 1989. Par la suite, il tournera avec John Boorman (ZARDOZ), John Huston (le fabuleux L’HOMME QUI VOULUT ETRE ROI), Richard Lester (LA ROSE ET LA FLECHE) ou encore Richard Attenborough (UN PONT TROP LOIN).  

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