STAR WARS, peut-être l’empire cinématographique le plus imposant de l’Histoire du cinéma. Une saga SF hors normes qui a redéfini les contours du divertissement populaire en 1977. Quarante cinq ans plus tard, on cours toujours derrière cette révolution. Plus que jamais, la série OBI-WAN tente de raccrocher les wagons avec cet opus originel en narrant la vie du célèbre Jedi avant qu’on ne le découvre en Ben Kenobi dans UN NOUVEL ESPOIR.
Ceux qui n’ont pas vu la série doivent stopper leur lecture s’ils veulent garder le suspense !
Prévu depuis de longues années, le projet OBI-WAN devait être un film avant que Disney ne destine ce come-back à sa plateforme de streaming. On se retrouve alors avec six épisodes qui ont l’ambition de
nous offrir un autre regard sur la confrontation entre Obi-Wan et Anakin Skywalker, le Jedi déchu. Les fans sont comblés, Ewan McGregor et Hayden Christensen reprennent leurs rôles tandis qu’on découvre les jeunes Luke (Grant Feely) et Leia (Vivien Lyra Blair). L’univers STAR WARS renaît à plein, les grandes vagues nostalgiques réapparaissent. C’est bien, mais du fond, c’est mieux. Et c’est certainement à ce niveau que la série trouve ses limites…
Un récit trop ampoulé
Il faut bien admettre que le récit manque globalement de cohérence et demeure coincé dans une position trop étroite pour pouvoir réellement évoluer au fil des épisodes. Les noeuds dramatiques sont souvent minces tandis qu’on se retrouve avec des enjeux finalement assez pauvres (quand ils ne sont pas mal gérés…). Passé après un premier épisode introductif s’étirant en longueur, la suite muscle son jeu mais le tout patine toujours d’un manque de rigueur dans l’écriture et d’une mise en scène aux abonnés absents. Quel plan fut véritablement marquant ? Quelle scène fut épique ou surprenante ? Le problème majeur réside dans cette difficulté à bousculer le spectateur. La séquence du combat final synthétise tous les problèmes : l’émotion rejaillit de nos souvenirs, jamais de la séquence montrée. L’affrontement au sabre est plutôt faible et le décor n’est qu’un prétexte (quand George Lucas s’en servait à l’écran dans LA REVANCHE DES SITH). Pire, cette décision finale tout simplement bête : Obi-Wan a donc l’opportunité d’abattre Vador et d’affaiblir brutalement l’Empire. Au lieu de ça, il préfère lui tourner le dos et le laisser vivre dans une scène dialoguée bien trop proche de celle plus poignante de LA REVANCHE DES SITH.
De tels choix narratifs laissent forcément dubitatifs. Si Moses Ingram, l’interprète de l’inquisitrice Reva, se donne du mal pour faire vivre son personnage, elle n’est pas toujours gâtée par ses scénaristes. La preuve en est lors de l’épisode 5 où elle tente de tuer Dark Vador avec un manque de malice assez
navrant. Même son de cloche pour ce « twist » téléphoné concernant son véritable but… Trop de facilités parsèment les six épisodes qui ont au moins le mérite d’être courts. On peut toutefois saluer la trajectoire du personnage d’Obi-Wan, bien aidée par la conviction d’Ewan McGregor dans son jeu. Son traumatisme et ses difficultés à utiliser la Force sont abordés subtilement, permettant alors une véritable transition entre la vigueur du personnage dans la prélogie et la sagesse qui le caractérise dans la trilogie. C’est le gros point fort du show tout comme sa relation avec Leia qu’on n’a aucun mal à voir dans la future résistance !
En l’état, si on ne peut pas parler de naufrage comme la série LE LIVRE DE BOBA FETT, OBI-WAN reste une déception pour l’auteur de ces lignes. On est peut-être arrivé à un stade où cette histoire autour des mêmes personnages et du même univers a dépasser ses limites. La saturation est atteinte donnant alors le feu vert à d’autres récits dans la gargantuesque galaxie créée par George Lucas. Si OBI-WAN réserve quelques beaux moments (notamment grâce à un Dark Vador toujours aussi puissant), c’est trop peu pour réellement convaincre. À l’instar de ces nombreux décors désespérément vides qui contrastent forcément avec ce qu’on a connu auparavant…
NOTE :
OBI-WAN est actuellement disponible sur Disney +.
