48 heures, Eddie Murphy et ses débuts devant la caméra

Le film réalisé par Walter Hill en 1982 est célèbre grâce au fait qu’il a révélé le talent comique d’Eddie Murphy devant la caméra et donc partout dans le monde. Mais il faut se rappeler qu’il est également l’un des premiers buddy movie, ce sous-genre qui va connaître ses lettres de noblesse dans les 80s. Le but est simple : mettre en scène deux personnages que tout oppose et qui vont devoir s’allier par la force des choses.

Richard Pryor, le déclencheur

Revoir 48 HEURES aujourd’hui est amusant car on ressent déjà toute la verve comique d’Eddie Murphy alors qu’il ne joue là que son premier rôle au cinéma. Un tour de chauffe qui n’en est pas un puisque son style inimitable est déjà étalé sur l’écran. Aux Etats-Unis, il n’est plus vraiment un inconnu lorsque Walter Hill l’engage puisqu’il brille déjà dans l’émission SATURDAY NIGHT LIVE. L’histoire aurait pu être tout autre car il n’est pas le premier choix qui s’impose. Alors vedette incontournable de l’époque,

Richard Pryor est l’acteur privilégié. Les studios, réticents d’engager des acteurs Noirs à l’époque, commencent à changer d’avis lorsqu’ils s’aperçoivent des succès de Pryor. Malheureusement pour Hill, le comédien n’est pas disponible et il se tourne alors vers Gregory Hines avant que son épouse ne joue les entremetteuses avec un certain Eddie Murphy. Son énergie, ce caractère de fonceur et son arrogance correspondent tout à fait à ce que recherche le cinéaste. Ces caractéristiques pouvant tout à fait faire contraste avec le personnage de flic un peu nerveux et lassé campé par Nick Nolte. Lui non plus n’était pas le premier choix, puisque Sylvester Stallone, Clint Eastwood, Mickey Rourke et Jeff Bridges ont été approchés mais ont refusé le rôle !

Galères et succès

Le tournage ne fut pas non plus une partie de plaisir. Les désaccords entre la Paramount et Walter Hill sont nombreux tandis que de nombreux problèmes extra-professionnels entachent les prises de vues (comme le comédien Sonny Landham qui se fait arrêter pour bagarre dans un bar !). Il faudra toute la fougue et le caractère des producteurs Joel Silver (qui produisait alors son premier film) et Lawrence Gordon pour mener à bien l’aventure. À l’arrivée, tout le monde sera heureux : à la fin de la projection finale, le studio comprend bien que quelque chose de fort vient de se dérouler. Et qu’une star est née.

Aujourd’hui, le film a un peu vieilli, notamment en terme de rythme. Les séquences d’action, par exemple, sont assez molles et manquent clairement de dynamise et d’inventivité. En revanche, l’énergie qui se dégage du duo est intacte. Cette séquence hilarante où Reggie Hammond, le personnage incarné par Eddie Murphy, entre dans ce bar de rednecks décoré par plusieurs drapeaux des Etats confédérés, est mémorable. Pour retrouver un individu, il se fait alors passer pour un flic. Mais un flic Noir dans ce genre d’endroit est une source de comique imparable que Murphy gère à la perfection. Un pur moment d’anthologie par un showman sûr de sa force. 

Très attendu lors de sa sortie en décembre 1982 aux Etats-Unis, 48 HEURES cartonne avec des recettes s’élevant à 78,8 millions de dollars. La carrière d’Eddie Murphy au cinéma est lancé et il enchaînera avec le formidable UN FAUTEUIL POUR DEUX réalisé par John Landis.

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